J'ai
été rapidement initié aux saveurs bahianaises, dès
le premier jour, dans ce petit restaurant de la ponta
do Humaitá, où un monsieur assez âgé et très
attentionné nous avait servi de la carne-de-sol
(carne-seca, viande de bœuf séchée du Nordeste)
accompagnée de farinha (farine de manioc), de tomates,
oignons et d'une purée de piments malaguetas.
Mes
amies n'étaient pas restées dubitatives bien longtemps
devant l'appétit que j'avais manifesté aussitôt les premières
bouchées avalées. A la fin de mon séjour, les saveurs
de Bahia n'avaient plus beaucoup de secrets pour
moi et j'ai adoré à de rares exceptions.
Mary m'avait initié, presque tous les jours dans sa petite
maison de Tairu, sur l'île d'Itaparica,
à la confection des grands classiques, depuis le choix
des produits sur le marché jusqu'à la gourmande dégustation
finale : moqueca,
vatapá, pirão, caruru, xinxim de frango, etc.
Au
Brésil, manger, c'est toujours un moment de prendre du
plaisir, la cuisine bahianaise et plus largement brésilienne
est sans fioritures, pas de gastronomie réglementée "a
francesa". Elle est généreuse et simple, haute en
couleurs, faite avec des produits frais, variés et abondants,
mélangeant toujours avec bonheur les produits amérindiens,
les préparations culinaires africaines et l'apport sucré
du Portugal.
Moi
qui suis gourmand mais dans la simplicité, j'ai également
adoré cette cuisine de la rue qui embaume toute la ville
de Salvador. Comme ici à Itapõa,
après avoir paressé tout l'après-midi à l'ombre des coqueiros
du Lagoa do Abaeté en sirotant de la bière et en
écoutant de la bossa ao vivo.
beiju de coco
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Une
promenade le
long de la plage pour se dégourdir un peu avant
qu'une petite faim ne s'installe avec insistance. L'odeur
des acarajés da Cira, les meilleurs de la ville,
descend jusqu'à notre table, il faut patienter longtemps
dans la file pour se les procurer.
Les
acarajés, ces beignets faits à partir
de farine de haricots, dégustés nature ou mieux, fourrés
de crevettes séchées et d'une salade d'oignons et de tomates
taillés petits, sont un délice riche en calories. L'abará
qui les accompagne a un air plus léger, cuit à l'étouffée
dans une feuille de bananier.
Et
puis, comme si ces délices ne suffisaient pas, un beiju
de coco un peu chaud rappelle que les brésiliens ont
un goût marqué pour les desserts très sucrés, souvent
d'inspiration portugaise.
Si
vous avez l'occasion de trouver ce livre que j'ai acheté
à Salvador, dans une librairie du Shopping Iguatemi,
vous ferez un magnifique voyage gourmand et très
coloré à travers tout le Brésil. Je n'ai pas fini
de vous conter la cozinha baiana, j'y reviendrai…