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Mon
moulin préféré : un Haut Lieu
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(première
partie)
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Un
jour de grande chaleur et de grande lumière, au printemps
1997
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Vers midi, je me suis élançé vers cette région, vers
le besoin de décrocher, d'écouter le silence et de voir l'espace.
Il me faudra une demi-heure pour toucher les premiers contreforts
de la zone de schiste, après avoir traversé São Brás de
Alportel, rendez-vous dominical des amateurs de poulet
grillé chez Luis dos frangos (Louis des poulets !).
Il faut suivre l'ancienne route de Lisbonne, venant
de Faro, qui va vers le nord, vers l'Alentejo. Avant,
tout le trafic vers Lisbonne passait par cette route sinueuse
en mauvais état. Mais, maintenant, c'est très calme et très
vert.
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Chez Luis dos frangos, on déguste un bon poulet grillé,
avant ou après la balade. |
Sur l'ancienne route de Lisbonne, à Barranco do Velho,
carrefour vers tous les espaces. |
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| On
traverse une des zones les plus boisées de l'Algarve avant d'atteindre,
en passant la ribeira do Vascão, la plaine de l'Alentejo,
la petite ville d'Almôdovar (on y cuit un merveilleux
pain). Un incendie a fait de gros ravages sur 10 km récemment
dans ces bois constitués principalement de chênes-lièges. Mais
la plupart des arbres ne sont pas morts, juste léchés par les
flammes. |
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Ce chêne-liège n'a pas repris le dessus, ses voisins
ont déjà pourtant ouvert des bouquets de vie verte.
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Mélange de vie et mort, mais la vie sera souvent la
plus forte. Les Eucalyptus et les Pins paraissent très
touchés. |
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Plus
au nord, les chênes se mélangent aux arbousiers, lentisques,
pins, cistes et eucalyptus. La route sinueuse monte au dessus
du paysage, les villages tout en blanc scintillent ça et là.
Je m'arrête au point de vue du coin, le sommet de la Serra
do Caldeirão (600 m) : toute la région sous mes yeux.
C'est
dans un des petits villages du coin, à Besteiros,
que je m'approvisionne en aguardente de medronho (arbouse)
chez une petite vieille
dame qui distille la meilleure, du moins la plus typée
rustique, que je connaisse (mais aussi la plus chère, même
après une âpre négociation en portugais).
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Ici il y a des bons fromages et de la bonne eau de vie
(aguardente = eau ardente) d'arbouse, sur la route,
à Besteiros. |
Les fruits de l'Arbousier (Arbutus unedo, Medronheiro)
deviennent rouges ou orangés à leur maturité, en hiver.
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| Plus
au nord, c'est Ameixial, d'où je bifurque vers l'Est
pour entrer dans le silence et l'espace. Premier village, Corte
do Ouro (Cour de l'Or), jolis potagers remplis de fèves
et de choux à cette époque de l'année. Puis plus rien, que du
ciste ladanifer dont les feuilles sont cirées et brillantes
pour résister au soleil et dont on extrait le laudanum utilisé
en parfumerie. |
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Dans certaines zones, les fleurs
ne sont pas maculées. Près du Cap Saint-Vincent,
on trouve une variante très naine, endémique à cette
région de falaises maritimes. |
Le Ciste ladanifer (esteva) couvre d'immenses étendues,
seul ou avec d'autres plantes. Son parfum est omniprésent,
parfois trop. |
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| Les
lavandes papillon (Lavandula stoechas) et celles à fleurs
vertes (Lavandula viridis) font aussi partie du jeu,
avec quelques chênes rabougris et isolés. Cette lavande papillon
se nomme French Lavender en Angleterre et Lavande Anglaise,
ou à toupets en France, Rosmaninho en Algarve.
Les abeilles et les apiculteurs en font un miel
doré pendant la période de floraison qui coïncide avec
celle du ciste. |
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Quelques chênes-lièges ou verts parsèment la campagne
entre des céréales, ou alors c'est peut-être le contraire,
ils se font rares vers le Guadiana, à l'Est. |
Cette lavande a un parfum camphré et n'affectionne que
les terrains schisteux, on ne la rencontre pas sur le
littoral ni dans le barrocal (zone calcaire intermédiaire
du piémont) |
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| Un
peu de céréales de temps à autre. Des petites parcelles à flan
de colline car le fond des vallées est plutôt consacré aux potagers
quand de l'eau est possible. |
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Cette avoine a décidé de s'arrêter là, sans revenir
sur la question. |
Le ciste ne déteste pas la compagnie de quelques céréales,
de temps à autre. |
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| En
allant vers l'Est, le paysage s'ouvre et s’aplanit de plus
en plus jusqu'à l'échancrure du Guadiana. Plus loin, l'Espagne,
l'Andalousie
et la barre montagneuse de la Sierra de Aracena. |
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Texte
et photos © Alquimista.net, 1997 et 1998.
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