Découvrir le cap
Saint-Vincent n'était qu'un début. On
peut se perdre sur les pistes qui longent les falaises au
nord du Cap.
Mais pour une première découverte, mieux
vaut suivre les grandes étapes. Vila do Bispo
et les éoliennes sont déjà derrière.
On a l'impression de pouvoir se lancer sans s'arrêter
sur cette bonne vieille N 268 qui mène en Alentejo.
Plus loin, on compte sur le paysage pour se faire
des surprises. Mais la nationale reste bien en retrait de
la côte.
Au détour d'un virage, un petit groupe de maisons
vers la droite, quelques constructions éparses sur
la gauche. Carrapateira est déjà derrière
lui aussi que Bordeira apparaît dans un vert
vallon.
Le pays ne se découvre pas facilement, vous
avez frôlé sans vous rendre compte des paysages
d'une beauté sauvage.
A Carrapateira, il faut partir à gauche
sur une petite route qui vous amènera vers la Praia
do Amado.
Rien n'est indiqué, ou si peu et rien ne vous
interpellera. Mais une fois rendu sur les lieux, vous avancerez
à pas menus sur le sable ou au bord de la falaise.
Vous ne serez peut-être pas seul sur cette plage
la plus civilisée du coin qui attire les pratiquants
du surf. L'endroit est connu des amateurs allemands de camping
sauvage mais la zone protégée veille.
Mais suivez donc le chemin qui monte à droite
pour gagner Pontal à quelques kilomètres.
C'est par là qu'a lieu le vrai spectacle.
De temps à autre, avancez-vous vers le bord
du monde et restez-y le temps de ressentir toutes les influences.
Remontez très haut l'entropie de votre mental,
cette énergie sera si vite dépensée une
fois replongé dans nos futilités.
Si la solitude vous sied, vous y serez à l'aise
même en temps d'invasion estivale, les lieux sont encore
bien épargnés.
Votre regard cherchera et trouvera plus loin où
vous transporter une autre fois. Là-bas, des rochers,
des coins de sable ou de ciel auront votre préférence.
Une fois Pontal dépassé, la grande
plage de Bordeira vous invite à une grande marche de
l'autre côté de cet estuaire en court de comblement.
L'intérêt biologique de cet environnement
est réel. Il ne faut pas être expert pour déceler
que ces lieux sont une épargne sur la vie que les hommes
de ce pays ont encore.
Serait-ce pour cela qu'intuitivement on sent un respect
de la part de visiteurs d'origines bien diverses. Je n'y ai
jamais perçu de comportement inadapté. Chacun
approche les lieux à sa manière mais les motivations
se frôlent même quand personne ne se parle.
En bas, au village, quelques restaurants intéressants
pour se refaire des forces, ne les ratez pas, sinon il faudra
attendre Aljezur.
|