Menu des Carnets >
La Photo

La Photo d'un Instant

d'un Instant
Loading


· Le Grand Carnet
· Le Petit Carnet


Voyage, voyage,
d'un instant à l'autre

D'une chronique à une autre
Ciganos
Chronique revisistée
· Parutions récentes
· Archives



· Courrier récent
· Archives Courrier
· Suivre mes traces
· Page en cours
· Autres pages




Carte Sud du Portugal

Sud du Portugal
· Portugal
· Sud du Portugal
· Algarve
· Andalousie ouest
· Sagres
· Carrapateira
· Costa Vicentina
· De Faro à Tavira
Accès direct aux
dernières parutions :

 
 
 
 
Fábrica Alentejana de Lanifícios
Manta Alentejana
de Mizette Nielsen, à Reguengos de Monsaraz
(manufacture lainière artisanale)
 
Première partie :
A manta alentejana,
uma indústria e um arte
 
Fábrica Alentejana de Lanifícios
 
cliquer sur les photos miniatures pour agrandir

     J'ai, au cours de voyages récents, approché le secteur du tissage artisanal et traditionnel au Portugal. Après avoir répertorié ce qui se faisait en la matière à l'aide du très beau livre "Tecelagem tradicional, motivos e padrões" de Carlos Laranjo Medeiros e Filomena Lopes, ma première visite s'est portée vers ce qui existait en la matière en Algarve, base de mon vécu au Portugal, dans les collines de la Serra do Caldeirão à Cachopo (Tavira) puis en Alentejo à São Pedro de Sólis (entre Almodôvar et Mértola) chez deux tisserandes, à qui le site a d'ailleurs consacré une page du grand carnet. J'ai ensuite fait des découvertes intéressantes dans le nord-est du pays, notamment à Mogadouro.

     Ce fut à Monsaraz, en février 2003, où j'ai fait connaissance indirectement avec l'activité de Mizette Nielsen, en visitant la boutique qu'elle y a installée, en se promettant d'aller visiter au plus tôt ses ateliers situés à Reguengos, à 15 km. Ce qui fut fait en octobre 2003, au retour d'un séjour à Porto Covo.

     Reguengos, on y passe, mais qui s'y arrête. Flanqué d'un immense silo visible depuis des lieues, on en connaît bien sûr le nom si on aime le vin (Herdade de Esporão se trouve à proximité) et l'huile d'olive. Renseignements pris au posto de turismo pour la localisation des ateliers, Mizette nous a reçu de manière impromptue et avec une grande gentillesse durant tout l'après-midi. Nous ne nous attendions pas du tout à trouver ce que nous avons trouvé là : un concentré d'authenticité et de patrimoine incroyable, et vivant !

Mizette Nielsen

     D'abord, ce fut le tour du musée que Mizette met sur pied et tente d'animer au mieux dans un succès grandissant et malgré le manque total de soutien qu'elle rencontre localement. Et puis, derrière, au fond, le grand atelier rempli de métiers à tisser (datant du milieu du 19e siècle) et autres équipements, tous plus vrais les uns que les autres, tous manuels, pour produire de la belle ouvrage selon des méthodes ancestrales.

     Pendant la longue visite, Mizette, qui réside au Portugal depuis 1962, me raconta tout son parcours et les difficultés qu'elle rencontra et rencontre encore pour maintenir cette activité. Un peu seule sur ces terres isolées, cette passion qu'elle a pour le tissage traditionnel local la maintient fermement debout et pour elle, jeter l'éponge lui serait très pénible. Trois personnes y travaillaient ce jour-là, concentrées ici sur la finition d'une pièce, et là sur l'ourdissoir.

     La Fábrica produit essentiellement des mantas alentejanas selon des méthodes issues de la plus pure tradition et avec une évolution esthétique et créatrice innovante.

Ourdissage

     Ce fut à la fois très enthousiasmant de rencontrer ce patrimoine qui veut rester vivant et très triste de voir le peu d'intérêt qu'il suscite localement et dans un pays qui voit sa mémoire s'étioler dans cette folle fuite en avant vers la modernité.

     Si vous passez par là, allez rendre visite à Mizette pour la soutenir et l'encourager dans son destin, elle qui trouve encore de nouveaux thèmes à développer (comme celui lié à la transhumance des troupeaux) pour titiller l'identité de ces terres dans la tête de ses habitants. Moi, c'est ce que je ferai le plus souvent possible. O Portugal, antes que desapareça...

 
 
A manta alentejana : uma indústria e um arte
 

     Les mantas étaient à l'origine une sorte de couverture en laine que les bergers utilisaient pour se garantir du froid. Les modèles d'origine étaient simples, utilisés au champ, unis ou à lignes avec peu de décoration et en couleurs naturelles (mantas de trabalho). Les mantas plus élaborées (mantas de agasalho ou de enfeite) arborent des motifs plus travaillés et dans six variantes : mantas de fusis, de quadradinhos, de fusis e quadradinhos, de olho de perdiz, de barras et enfin Montanhac (aos quadros, às riscas, amendoinhas, Montanhac sem outra designação).

     Les mantas alentejanas obéissent donc à des motifs traditionnels préservés dans la Fábrica, où sont encore employées d'authentiques méthodes artisanales et avec des dessins et motifs qui, selon les anciens, furent laissés en Alentejo par les Maures durant l'occupation de la péninsule ibérique.

     Les couleurs naturelles, suivant le type de manta, sont cependant les plus utilisées (blanc écru, beige, marron, et marron foncé). Il y avait aussi des couleurs et motifs propres à chaque maison. Le bleu indigo, tiré du pastel des teinturiers (anil) est également utilisé. L'évolution esthétique récente a amené d'autres couleurs vives (provenant d'un traitement subi dans les teintureries) et la création de nouveaux motifs et modèles.

     Les mantas sont devenues des pièces de décoration, parfois utilisées maintenant comme tapis, que l'on aime là-bas avoir chez soi comme symbole de l'identité de ce pays, ou constituent des pièces relevant de l'authenticité de ce terroir que l'on aura plaisir à ramener d'un voyage.

     Terras reguengas

     Il faut se rappeler que les terres de Reguengos étaient jadis, de par la qualité de leurs pâturages, un point de passage obligé de la transhumance des grands troupeaux de moutons venant de l'Espagne voisine. Le berger avait besoin de se garantir du froid durant l'hiver en accompagnant les troupeaux. C'est ainsi qu'ils se mirent à tisser les premières mantas et les premiers tissus pour des vêtements et autres capes.

     Un noyau important d'artisanat lié à la laine se développa ici en conséquence de cette activité pastorale et une certaine industrie de manufacture lanière se concentra ensuite dans la région. Les mantas de Reguengos devinrent un symbole de ces terres, contribuant ainsi fortement à l'accroissement de la population locale et à la formation de l'actuel concelho de Reguengos de Monsaraz.

     De nos jours, cette activité de tissage tient plus de la mise en valeur touristique de cette zone que de l'économie. C'est donc la nature esthétique et décorative de ces produits qui est mise en avant et non plus l'aspect purement utilitaire, sans quoi d'ailleurs il n'y aurait pas eu cette évolution à laquelle Mizette a fortement contribuée, en introduisant de nouvelles matières, motifs et couleurs et avec le souci de faire toujours plus beau avec beaucoup de goût. C'est sans doute à ce niveau que réside l'essence ultime de l'art populaire traditionnel. C'est donc un véritable défi de ne pas le laisser mourir, il est en effet partie intégrante de l'identité des ces terres, et également de conduire ce patrimoine et cet héritage vers cette évolution avec toute la garantie d'authenticité. C'est dans l'esprit que Mizette, contre vents et marées, veut assurer la continuité de cette activité.

- C'est très difficile. L'artisanat est lié à la culture et doit rester fidèle à ses origines et ses racines. Ce qui me fait vraiment peur au Portugal est que tout ce qui a à voir avec les racines et l'identité de ce pays est en train d'être détruit. Je suis abattue quand je vais voir une foire de l'artisanat. On me sollicite pour m'emprunter des mantas destinées à des expositions au Portugal, mais je n'en prête plus depuis qu'elles me reviennent abîmées. La manta est un produit noble que je ne vends plus aujourd'hui dans les foires parce qu'elles ne sont pas traitées comme elles devraient l'être.

     Auparavant, toute la laine provenait de la région et était lavée dans les bassins des Fábricas ou dans les eaux du Rio Guadiana ou d'autres rivières. Elle subissait ensuite toute une série de préparations avant le filage : "pétrie" dans l'eau chaude, rincée en eau froide, étendue, séchée, battue, déliée et dégrossie, graissée à l'huile d'olive et finalement cardée (par les hommes). Pendant le printemps, la laine était souvent transportée jusque Portalegre pour y être filée. Parfois, tout se faisait sur place, au sein d'un véritable réseau local d'intervenants très soudés les uns aux autres. Cette solidarité a permis sans doute de passer plus facilement certains moments difficiles.

A manta     De nos jours, la profession n'attire plus, la télévision a remplacé les veillées et Mizette ne compte plus que quelques ouvrières avec elle. Aujourd'hui, la laine brute, si elle est encore souvent originaire de l'Alentejo, parcourt un grand circuit dans le pays, notamment dans les grands centres textiles du nord du pays, avant d'arriver à la Fábrica pour y être tissée.

     La pratique du tissage artisanal des mantas alentejanas et de produits dérivés est répandu dans quelques autres zones du pays, comme à Mértola, Almodôvar, Castro Verde et dans la serra en Algarve. Reguengos, outre sa forte vocation agricole (vins et huile d'olive) est un grand centre de l'artisanat, on y trouve, outre des tisserandes, de nombreux potiers et autres céramistes. D'une manière générale, tous les secteurs de la production artisanale sont bien représentés en Alentejo : tapis d'Arraiolos, travail du bois et des métaux, de la pierre, dentelle et broderie, cestaria (vannerie)…

 
 
 

Vu dans Ciborrenses.com le 25 janvier 2005 :

 

A Manta Alentejana

Hoje em dia, esta actividade da tissagem tem mais que valorização turística desta zona "Alentejo"que da economia. Por conseguinte a natureza estética e decorativa destes produtos que é posta em valor e não o aspecto meramente utilitário, sem duvida noutro lugar não teria tido esta evolução, do qual contribuíram fortemente, os artesões desta região "Alentejo", introduzindo novas matérias, motivos e cores e com a preocupação de fazer sempre mais beleza com muito gosto. É sem dúvida a este nível que reside afinal a arte popular tradicional. Por conseguinte um verdadeiro desafio a não deixarem morrer, é com efeito parte integrante da identidade destas terras, é igualmente de conduzir este património e esta herança para esta evolução com todas as garantias de autenticidade. É com este espírito que, contra ventos e marés, se quer assegurar a continuidade desta actividade.
- É muito difícil.
Mas o artesanato é ligado à cultura e deve continuar a ser fiel às suas origens e as suas raízes. A manta Alentejana é um produto nobre. Fico um pouco triste quando vou ver uma feira de artesanato, as mantas não são tratadas como deveriam sê-lo...

Fábrica Alentejana de Lanifícios

de Mizette Nielsen, à Reguengos de Monsaraz

manufacture lainière artisanale


A Fábrica produz essencialmente mantas alentejanas que de acordo com os métodos precedentes mais duque a pura tradição e com uma evolução estética, criadora e inovadora. Foi ao mesmo tempo, estava-se enchendo com muito entusiasmo para encontrar-se este património que quer ver continuar vivo. Ver o pouco interesse que suscita localmente e num país que vê a sua memória estoirar numa fulminante fuga para a modernidade. Se passar por lá, vai fazer uma visita à Mizette para a apoiar e encorajá-la no seu trabalho e no seu destino, ela que encontra ainda novos temas a desenvolver (como a ligação à deslocaçã das manadas) com a preocupação da identidade destas terras, à frente dos seus habitantes. Nós, que faremos geralmente noutros lados o possível e o impossível, e talvez ligeiramente menos pelo nosso Portugal, antas que desapareça...

 
Texte, traduction extraits documents et Photos
© Alquimista.net, 23 février 2004.
 

Un Instant
à Bahia




Carnet de Route
à Bahia, Brasil

 

Incendies
et canicule
au Portugal




Eté 2005
Eté 2004
Eté 2003
Tout feu,
tout flamme

Carte des risques
Risques actuels

 

Recherche thématique
dans le site




Recherchez les pages du site selon les thèmes qui vous intéressent.

 

En Alentejo



Tout devient quiétude
Haut-lieu
L'âge d'or
Bleu et blanc
Saudade réinventée
Tout reste quiétude

 

Chronique
Jardin & Cuisine




Tout au long d'une l'année, la vie d'un jardin annoncé et son prolongement en cuisine à Porto Covo, par Jean-Paul Brigand et Ann Kenny.

 

Vous préparez
un séjour ?




Voir ma sélection :
Guides de voyage
Sites Web
Ce qu'il faut visiter en priorité

 

Découvrez la belle
et sauvage
Costa Vicentina
De Sagres
à Odeceixe




Cap Saint-Vincent
Carrapateira
Vers le Nord
Pêche surprise

 

Vie rurale



• Mon pasteur préféré
• Ecrin secret
• Tecelagem, Tissage
• Bulle de bonheur
• Mel, miel
• Chemin des vaches
• Vers l'arrière-pays

 

Quelques souvenirs
de bouche




Restaurante Capelo
O Tamboril
Mouchão
Bernard(o)
Dois Irmãos
Pasteis de nata

 

A Serra



Mû, Caldeirão
Haut-Lieu
Nossa Senhora
Medronho
Orage finissant
Berger
Inútil paisagem
Lieu irréductible

 
 

 

 

Conception & Réalisation
© Alquimista.net
1998 - 2006
Tous droits réservés
Mentions légales