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Les
Pages des Lecteurs :
Vous suivez mes traces, vous tracez les vôtres
:
une rubrique qui vous donne la parole, dans l'esprit
du site
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Ce jeudi 21
octobre, je reçois ce premier message d'Ana,
qui vit en France mais dont la famille d'origine réside
en Algarve, à Aguas Frias, petit village perdu
dans la Serra aux confins de l'Alentejo, entre Alte
et São
Barnabé. |
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"Bonjour...
J'ai
atterri dans votre site, je ne sais par quel moyen mais
étant moi même de l'Algarve, il m'a beaucoup intéressé.
Je
suis d'un petit village près de Alte, vers Loulé...
qui s'appelle Aguas Frias, mais il y a très peu
de chances que vous en ayez déjà entendu parler.
Pour
la première fois, je suis allée au Cabo
de São Vicente cette année en Septembre, il faisait
très beau mais un vent terrible s'est levé et j'ai trouvé
les paysages vraiment magnifiques.
Sagres
par contre m'a laissée plus indifférente. Connaissez vous
Loulé? Alte? et ce coin de l'Algarve?
A bientôt.
Ana"
Ma
réponse :
Je
connais bien sûr Loulé ainsi que Alte où
je faisais souvent provision d'eau à la fontaine. Quant
à Aguas Frias, je connais aussi, je pense que vous
voulez parler des 3 petits villages qui portent ce nom
: Aguas Frias de Baixo, de Meio, de Cima qui se
trouvent entre São Barnabé et Alte. J'y
suis passé encore en avril 98 en venant de São Barnabé
vers Sarnadas jusque Alte par différentes
pistes où je suis tombé en plein festival de chants folkloriques.
Je
prépare d'ailleurs une
page sur cette balade que j'avais faite entre
Salir, Mû, São Barnabé, Sta Susana, Boião, retour
vers S. Barnabé puis Alte par les pistes.
A Alte, je suis allé souvent dans un petit restaurant
situé presque au pied de l'église.
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S'en
suit un échange de courriers et Ana, amoureuse de
sa terre d'origine, finit par m'envoyer un petit texte sur
son coin de pays, accompagné de quelques photos. |
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Voici
un petit mot de mon pays…
Je
viens d’un tout petit village de l’Algarve, tout
près de l’Alentejo, il est si petit qu’on
ne le trouve pas facilement sur les cartes… mais
qu’il est bon de s’y ressourcer…
Ses
terres rouges prennent une allure désertique
en été mais se transforment en jardin
champêtre dès que le printemps pointe
son nez. En hiver, ce n’est pas le froid qui va
les glacer et en automne, le maillot de bain est
encore d’actualité.
Mon
village dégage un parfum jamais retrouvé
ailleurs, un mélange harmonieux d’eucalyptus,
d’arbres à liège, de raisins, d’olives...
J’entends
encore le berger rapprocher ses chèvres
en sifflant, le poissonnier et la boulangère
klaxonnant dans les vallées.
Au
début du siècle, ce village n’abritait
qu’une ou deux familles, petit à petit
d’autres les ont rejointes pour profiter du calme
et de la beauté du paysage. Aujourd’hui
composé d’une trentaine de petites maisons,
souvent vides durant l’année, c’est l’été
qu’il voit sa population tripler… les citadins
et les immigrés ne peuvent s’empêcher
de venir retrouver leurs racines, leur famille,
leur terre…
Mon
village est magnifique et typique, si l’envie
vous prend de le visiter, il se trouve tout près
de Alte et de Salir… mon village s’appelle Aguas
Frias !
Ana
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Quand
Ana m'a envoyé ses photos, elle me disait
que je reconnaîtrai certainement "notre
bon poète...". Cette photo a été prise
à Loulé où on peut admirer en pleine rue
cette statue en bronze du poète António Aleixo.
Le
poète António Aleixo, vendeur de loterie
et gardien de troupeau, chanteur populaire allant
de foire en foire dans les environs de Loulé est
un cas singulier, digne de l'attention de qui s'intéresse
à la poésie. Né le 18 février 1899 à Vila Real
de Stº António, il décéda à Loulé le
16 novembre 1949.
Bien que pas totalement analphabète - il sait lire
et a lu une demi-douzaine de livres - il n'est néanmoins
pas capable d'écrire sans fautes et son éducation
intellectuelle ne lui donne assurément pas de quoi
être considéré comme un poète cultivé, au sens du
style. Toutefois, il y a dans les vers qui constituent
ce livre (Este Livro Que Vos Deixo... - ndlr)
une pureté de langage et une représentation concise
et claire d'une philosophie teintée d'amertume apprise
à l'école impitoyable de la vie et qui ne cesse
jamais de nous impressionner.
António
Aleixo compose et improvise dans les plus diverses
occasions et opportunités. Une fois, en chantant
sur une foire ou lors d'une fête villageoise, une
autre fois, à la demande de ses amis qui excitent
sa verve poétique ; tantôt profitant des traits
caricaturaux de personnes connues, tantôt s'inspirant
d'une discussion stylée dont le niveau s'élève rapidement.
Se promenant, solitaire, à garder quelques chèvres
ou à vendre les billets de loterie - son occupation
essentielle - ou accompagné par des amis lors d'un
repas ou au café, le poète est toujours prompt à
rédiger un quatrain ou un sizain pour fixer une
pensée, à finaliser une discussion, à apprécier
un bon mot ou à changer un détail.
Et,
habituellement, la forme est lapidaire, l'esprit
incisif et le vocabulaire juste et précis. Ce qui
caractérise la poésie d'António Aleixo est
le ton ému et affligé, ironique, un peu moralisateur
et puritain, suivant la manière dont il estime et
apprécie les évènements et les actions des hommes.
Joaquim
Magalhães, in Este Livro Que Vos Deixo...de António
Aleixo.
Traduction Alquimista.
Prochainement
ici un extrait du livre "Este Livro Que
Vos Deixo..." :
Algarve (por dentro e por fora) avec traduction
en français.
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Un
grand merci à Ana de nous avoir fait partager ses
impressions.
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©
Alquimista.net, octobre 1999.
Matière fournie par les Lecteurs : lire les conditions
d'utilisation du site |
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