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Mû, Serra do Caldeirão
de Salir à Boião, par São Barnabé

Allongé dans le printemps.
 
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La Serra de Monchique est le massif le plus élevé de l'Algarve, avec un peu plus de 900 mètres à Foia. On connaît bien moins les autres massifs de la région. La Serra do Caldeirão, ou tout simplement la Serra quand on veut parler des collines de l'arrière pays, s'étend à l'est de la nouvelle route de Lisbonne jusqu'aux confins des plateaux de l'Alentejo. Son relief, d'abord accidenté, finit par s'aplanir et se dépouiller en allant vers le nord-est. Le schiste y est roi, lui donnant un aspect parfois austère et décharné quand le paysage se fait nu.

Querença et son église Mû, altitude 577 m

Le ciste (Cistus ladanifer - Esteva) vous indique d'ailleurs avec précision un sol schisteux. A l'ouest de la Serra, la végétation est plus fouillée, l'arbre bien présent (presque la forêt) et les pluies généreuses. Ces collines ondulent entre 300 et 500 mètres, en vagues successives de crêtes et de vallées typiques. Aucune ne bouscule l'autre, si bien que l'on a peine à situer les cimes les plus hautes. En empruntant la nationale 2 par le sud, on se laisse porter par la route jusqu'aux 589 mètres du sommet de Pelados, où le panorama s'ouvre un peu. Plus au nord, la Serra déborde vers l'Alentejo avant de se laisser aller dans un horizon plat et désert, c'est déjà un autre monde.

Un dernier sursaut vers le ciel, un peu à l'ouest, le sommet de , qui n'est déjà plus algarvien, et ses 577 mètres surmontés de pointes de communication. , nom aussi court qu'étrange dont je ne sais le sens, serait une mule dans le "^" et que d'aucuns appellent Mudo, muet ou silencieux ou pourquoi pas taiseux, le lieu est peu bavard et isolé mais têtu dans le paysage. Peu bavard, sauf les oiseaux qui le peuplent, l'endroit est cité pour sa richesse ornithologique.

Isolé, c'était avant, c'est maintenant un carrefour au milieu de rien, au bout du nouveau ruban routier qui monte de Loulé pour le nord, vers Almodôvar. C'est néanmoins un bon point de départ pour une balade vers l'ouest, vers São Barnabé et plus loin, retrouver la nouvelle route de Lisbonne à travers une zone qui était naguère difficile à rejoindre.

 
Une ruelle de Salir La route file vers Mû L'ancien pont
 

C'est en avril, quand le printemps explose et rend la Serra plus vivante que jamais, qu'il faut s'y rendre. Par le sud, Loulé est le point de départ par la route de Salir. Si comme moi, vous aurez oublié votre provision d'eau, arrêtez-vous à Querença, en haut du village, près de l'église, sur une grande place, une fontaine vous rafraîchira.

L'endroit est très calme, on a envie d'y rester on en profite pour voir un peu l'église Nossa Senhora da Assunção qui date de 1745 sur une base plus ancienne, l'ordre des Templiers y serait pour quelque chose vers l'an 1500. Une croix très ancienne se dresse juste en face. On se promet de revenir pour une visite en profondeur.

Une dame me dit que ses chèvres sont trop gourmandes
Le nouveau pont

On est en pleine zone calcaire, le Barrocal, juste avant que les contreforts de la Serra n'élèvent presque sans transition les collines de schiste, un peu au nord de Salir. Le paysage autour de Salir, si ce n'est la blancheur des maisons, ferait presque penser à la Provence, la barrière rocheuse et calcaire de la Rocha da Pena se donnant un petit air des Alpilles. Cette impression très fugitive s'évanouit juste avant la rude montée vers Malhão, quand le schiste et le ciste vous barrent brusquement la vue.

Vous êtes dans la Serra et de plus à 500 mètres d'altitude en quelques virages. C'est passer un peu vite le village charmant de Salir, où la Casa da Serra (également présente à Faro), nichée dans une ruelle, vous fera découvrir ses produits du terroir.

Au fond, le Centre bouddhiste Que faire de ce vent ? Toutes ces fleurs les rendent si joyeuses !
Entre Malhão et Sítio das Éguas, un centre bouddhiste colore au loin le sommet d'une colline. C'est après Sítio das Éguas que l'Algarve prend fin, mais rien ne le dit dans le paysage ni sur l'ancienne piste devenue ruban d'asphalte qui s'empresse de traverser la limite sur un pont tout neuf surplombant un des maigres affluents de la ribeira do Vascão, ici proche de sa source. L'ancien passage est délaissé, 100 mètres en amont, mais les planches du vieux pont tiennent encore le défi du temps.
São Barnabé se découvre en descendant de Mû vers l'ouest Jeunes cistes, arbousiers et lavande, le trio de la Serra
L'eau coulera jusqu'en juin Potager qui se prépare
pour l'été

L'Alentejo nous accueille discrètement, sur cette route qui file et monte vers . , qui n'est finalement qu'un repère bienvenu est contourné par la droite en délaissant la nouvelle route pour amorcer la longue descente vers São Barnabé. C'est aussi un point de séparation des différents bassins de la région, les rivières qui prennent ici leur source s'en vont tantôt vers le Guadiana (ribeira do Vascão), vers le littoral au sud (ribeira de Odelouca) ou vers le nord-ouest, vers l'océan (rio Mira). L'endroit est venteux, si on en juge par les anciens moulins qui jonchent les sommets voisins, perdus dans la grande floraison printanière qui s'ouvre maintenant à nos yeux.

Fleurs dont profitent bien quelques chèvres dont la propriétaire s'évertue à me montrer la gourmandise tandis qu'un âne reste bien têtu à l'écart. La route étroite parcourt la crête sur de longs kilomètres, laissant admirer toute la région. Des ruches sont posées ci et là au milieu du trio qui constitue le gros du tapis végétal : des jeunes cistes et arbousiers, des lavandes en pleine floraison. La production de miel de rosmaninho et d'eau de vie d'arbouse (medronho) sont ici une activité importante.

Le pays bleu Le pays jaune

São Barnabé se laisse découvrir d'un seul coup quand la route plonge vers la vallée naissante de la ribeira de Odelouca. Le village, que j'ai toujours vu animé, possède de nombreuses maisons plusieurs fois séculaires. De là, on peut rejoindre, par des pistes multiples et incertaines, Alte ou Messines, par Aguas Frias et Sarnadas notamment.

Ou suivre la rivière qui s'élargit petit à petit jusqu'à Boião, par Santa Susana et ses jolis potagers, pour profiter de la fraîcheur verte du fond de la vallée, se trouver un petit coin à l'ombre, au milieu des tapis unis ou multicolores, et s'allonger une heure ou deux dans ce printemps méconnu, glissant dans une torpeur dont m'extraiera bien plus tard un joyeux troupeau de 3 vaches déboulant dans le silence.

Bien plus loin, passé Boião, la nouvelle route de Lisbonne déchire le pays par son bruit et sa vitesse de fous. Difficile de ne pas se retourner une dernière fois.

Mars 2001, de passage dans la vallée de la ribeira de Odelouca :

Depuis, le chantier de l'autoroute a déchiré également la vallée avant d'arriver à Boião :

"Je n'ai jamais revu les arbres où je prenais l'ombre au bord de la rivière naissante. Le vieux fermier que je rencontrais d'habitude dans ces parages ne trouvait plus le chemin pour conduire ses trois vaches brouter l'herbe dans les recoins verts qui avaient disparu. Il m'a fallu pousser bien plus loin vers São Barnabé pour ne plus ressentir la blessure aussi vivement."

Juillet 2002, l'autoroute A2 est maintenant ouverte à la circulation.

 
Le pays multicolore L'herbe est grasse en avril dans ces fonds de vallées
En partance vers de
nouveaux espaces verts
La rivière coule vers l'ouest et finira si large à Portimão
 
Texte et photos © Alquimista.net, Octobre 1999.
Photos dias Canon EOS, avril 1998.
 

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