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Tous les
chemins mènent à Rome, sauf en Algarve. On a beau
lui faire des infidélités, à ce restaurant,
presque par honte de ne pas s'ouvrir aux appels d'autres lieux nourriciers
qui méritent le détour, on y revient toujours. Une
sorte de contrat passé avec la simplicité, le bon
produit, la grillade toujours parfaite, un accueil et un service
jamais esquivés.
Et puis,
si vous aimez le bon vin, il y a António toujours disposé
à vous faire découvrir ses dernières trouvailles
et ses trésors cachés, souvenez-vous du Mouchão.
Attablé ce midi-là face à la mer, à
la table préférée qu'il vaut mieux réserver,
j'étais à converser avec un ami à propos de
sa première venue, deux ans auparavant. Je songeais soudain
que pour ma part, cette première fois était déjà
loin dans mes souvenirs. Les comptes faits, ce serait la 50e pour
ce soir, puisque ce soir on s'y trouverait de nouveau.
Ce
midi, juste une petite grillade en passant, après avoir
réservé pour usage ultérieur quelques
unes de ces crevettes géantes qui trônaient dans
le comptoir près de la cuisine. Des crevettes grandes
comme la main, d'un rouge rubis profond et qui avaient été
pêchées la veille dans les environs. Une découverte
et un produit bien local, n'oublions pas que la plupart des
crevettes proposées dans les restaurants de l'Algarve
viennent de l'Océan Indien ou du Brésil. Je
me suis souvenu d'avoir aperçu les mêmes crevettes
rouges en Andalousie toute proche, du côté d'Huelva,
il y a quelques années.
à réserver à midi...
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...et plus tard, en soirée
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la taille d'une main
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Le soir
tomberait bien vite ce jour-là et il ne serait pas question
de s'aventurer sur la terrasse comme les nordiques endurcis. Le
vent d'est avait redoublé durant la matinée pour refroidir
l'Algarve toute la semaine à suivre. On imaginait déjà
ces crevettes sautées au piri-piri avec de l'ail confit,
puis la sole ou la darne de pargo qui les suivraient. La
50e méritait bien cela et la bouteille de Quinta do Carmo
1995, vin rouge de l'Alentejo, seraît prête à
l'heure dite.
à 20 mètres en face
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olivier millénaire
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vers Pedras d'El Rei
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Un pin bien
étrange
En attendant,
la marée pleinement haute avait rempli tout le petit port
de Santa Luzia, le soleil de novembre couvrait toute la lagune
vers l'ouest, vers Pedras d'El Rei et ses oliviers millénaires.
Un étrange pin au profil d'Araucaria se dressait vers
le nord, nouvelle espèce à croissance très
rapide imaginée par les ingénieurs de Portugal
Telecom pour camoufler leurs relais de téléphonie
portable. Imaginez vos conversations téléphoniques
adoucies par l'air embaumé de la cime de ces grands pins.
Le futur a de l'avenir...
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