En
hiver ou presque, par journée de beau temps, l'air
reste cristallin jusqu'au crépuscule. Parfois, de
légères nappes de brume viennent, pendant
quelques minutes, peupler les creux entre les douces collines
de l'Alentejo, donnant un air grisonnant au paysage.
Moura,
en ces soirs d'hiver, s'endormira bien vite. C'est toujours
à ce moment que je me décide à rentrer.
La nuit tombe toujours très vite mais l'âge
d'or de la journée m'accompagne un long moment sur
la ligne d'horizon alors que je file tout droit vers le
sud à travers la plaine de Beja. C'est cet
instant que j'ai sans doute attendu toute la journée.
Je suis du soir, pas du matin.