Menu des Carnets >
La Photo

La Photo d'un Instant

d'un Instant
Loading


· Le Grand Carnet
· Le Petit Carnet


Voyage, voyage,
d'un instant à l'autre

D'une chronique à une autre
Ciganos
Chronique revisistée
· Parutions récentes
· Archives



· Courrier récent
· Archives Courrier
· Suivre mes traces
· Page en cours
· Autres pages




Carte Sud du Portugal

Sud du Portugal
· Portugal
· Sud du Portugal
· Algarve
· Andalousie ouest
· Sagres
· Carrapateira
· Costa Vicentina
· De Faro à Tavira
Accès direct aux
dernières parutions :

 
 
 
Le Carnet Public
La praça pública - place publique du site
 

Aller à la page en cours
Archives : août à novembre 2002 :

cliquer sur les photos miniatures pour agrandir

 
26 novembre 2003


Betonização do sudoeste alentejano

Cher Alquimista,

Je viens de lire un article qui m'a donné des frissons (Expresso du 22 novembre) et comme je connais votre attachement à ce coin de terre, je tenais à vous en informer.

Viennent d'être divulguées plus d'une douzaine de projets de construction à but touristique pour plus de 20.000 personnes dans le Parque Natural do Sudoeste Alentejano e Costa Vicentina !!
Le Secrétaire d'Etat Paulo Taveira de Sousa vient seulement d'en être informé. Il semble sensible à ce désastre et j'espère que ce ne sera pas trop tard !

Quelques détails : la plupart des projets datent d'avant la création du Parc et se basent sur des droits acquis dans les années 70 + 80 sur une base plutôt douteuse et qui sont en flagrante contradiction avec les lois existantes.

Quelques projets :
Espertal (donnant sur la plage d'Amoreira: sont prévues des maisons pour 1250 habitants (autorisées pour seulement 240). La construction a déjà avancé en situation illégale sans que soient créées les structures d'assainissement de base obligatoires.

Vila Formosa (près de Vila Nova de Milfontes : un terrain de 706 ha à vendre sur Internet avec soi-disant autorisation pour construire 1600 lits, 125 lots, hôtel et un golf de 18 trous.

Quinta da Fortaleza, acheté par le Groupe Vigia. Sont en train de construire les structures d'assainissement et d'accès. Prévu : logements pour 600 personnes.

Le même promoteur essaie d'avancer un projet d'une marine dans la zone de Boca do Rio, l'unique zone humide de Vila do Bispo.

Donc de quoi donner la chair de poule !!

Com cumprimentos.

Erna Inhelder


La Costa Vicentina vue depuis le Cabo de São Vicente. Photo © Erna Inhelder.

Betonização do sudoeste alentejano

Mais de 21 mil pessoas assinaram uma carta aberta, que vai ser entregue quinta-feira ao ministro do Ambiente, pedindo para travar a "destruição" do Parque Natural do Sudoeste Alentejano e Costa Vicentina.

A carta aberta, que começou a circular há quatro meses, foi promovida por duas associações ambientalistas (Liga para a Protecção da Natureza e Alamargem), que alertam para importância de preservar a "última jóia da coroa do litoral português". >>> Lire la suite :

 
22 septembre 2003



Morte súbita do Acontece

Bien triste nouvelle ! Le magazine culturel quotidien de RTP2 Acontece n'est plus. Après des années de présence, jour après jour, l'émission n'a pas repris normalement le lundi 11 août mais apparaît encore pour l'instant curieusement sur le site web de la RTP.

- "Não haverá mais Acontece. O regresso agora não fazia sentido. Eu já morri na praça pública, já fui chorado, não fazia sentido amanhã, depois de morto, volta a dizer 'boa noite' ao país." Carlos Pinto Coelho.

Dès mon installation au Portugal en 1994, j'avais suivi très régulièrement ce magazine qui m'avait facilité grandement l'approche de la culture portugaise et de sa langue. Carlos avait eu la gentillesse de m'écrire en avril dernier à propos d'Alquimista.net.

Carlos Pinto Coelho quitte la RTP à la fin septembre, après 26 annnées de service et animera sur la radio d'informations TSF, un débat dominical lié aux grands thèmes nationaux du Portugal.

Voir : Pública, Vizzavi.pt, TSF.

 
Du 3 août au 25 septembre 2003


Ondas de calor - Vagues de chaleur
Incêndios florestais - Incendies de forêts
18 mortos - morts
423.949 ha em - en 2003

Voir également cette Chronique d'un Instant :
Tout feu, tout flamme (8 novembre 2003

cliquer pour agrandir
Zones touchées par des incendies de + de 500 ha (en orange) en 2003
à la date du 3 novembre :
le total représente un carré de 424.000 ha ou 4240 km²
(65 km de côté)

Incendies de >500 ha intervenus en Alentejo et en Algarve cet été 2003 :
(par région et ordre chronologique) (source : DGF)

DISTRICT
CONCELHO
FREGUESIA
DEBUT
HA
CAUSE
ALENTEJO
         
Portalegre Nisa, Gavião, Mação, Vila Velha de Rodão et Proença-a-Nova. São Matias
30 jul
41.079
incendiaires
Portalegre Castelo de Vide Santa Maria da Devesa
31 jul
8.700
machines
Portalegre Nisa Montalvão
31 jul
8.279
cigarettes
Évora Arraiolos São Gregório
01 aou
1.473
indéterminé
Portalegre Portalegre e Marvão Alegrete
01 aou
8.817
orage sec
Setúbal Alcácer do Sal Santa Maria do Castelo
02 aou
1.394
orage sec
Setúbal Alcácer do Sal Santa Susana
3 aou
1.869
orage sec
Portalegre Alter do Chão, Crato et Ponte de Sôr Cunheira
4 aou
11.407
enquête
Setúbal Grândola Grândola
5 aou
2.390
orage sec
Évora Montemor-o-Novo Silveiras
6 aou
1.449
ligne élect.
Évora Montemor-o-Novo Cabrela
7 aou
1.343
orage sec
Beja Odemira São Teotónio
8 aou
738
orage sec
Beja Odemira Bicos
9 aou
527
indéterminé
Beja Odemira Vila Nova de Milfontes
10 aou
968
indéterminé
Évora Portel Amieira
11 aou
3.987
orage sec
Setúbal Santiago do Cacém São Domingos
12 aou
570
orage sec
Setúbal Santiago do Cacém São Francisco da Serra
13 aou
1.305
orage sec
Portalegre Nisa São Simão
08 aou
2.530
machines
ALGARVE
   
 
Faro Vila do Bispo Budens
19 jun
958
incendiaires
Faro Portimão Mexilhoeira Grande
9 aou
25.900
indéterminé
Faro Portimão Mexilhoeira Grande
9 aou
950
incendiaires
Faro Silves Silves
12 aou
14.850
incendiaires
Faro Monchique, Silves et Odemira Monchique
10 sep
27.617
enquête

Zones ravagées en Algarve en 2003

Zones ravagées sur tout le pays par les incendies entre 1996 et 2003
Cliquer pour agrandir (source : DGRF)


Situation à la fin août

Seconde vague de chaleur et d'incendies

Portugal: de nouveaux incendies
ont fait rage dans le sud du pays

Une seconde vague d'incendies a concerné le Portugal dans différents lieux en ce début septembre. En Algarve, la serra de Monchique (à Alferce, Saramagal, Fóia, Fornalha, Caldas de Monchique et Ribeira das Canas) a été à nouveau la proie des flammes. Cet incendie s'est activé sur plusieurs fronts. Cette zone avait été déjà gravement atteinte par la vague précédente. Odemira a été concerné à São Teotónio (extension d'un incendie de Monchique) ainsi qu'à Nave Redonda. Un front préoccupant s'est développé entre Aljezur et Odemira, plus près de la costa vicentina. Egalement plus au nord dans la Serra da Estrela, incendie dans une zone de grand intérêt biologique, sur les hauteurs. Egalement incendie grave à Mafra au nord de Lisbonne.

Carte des zones d'incendies en Algarve (de la seconde vague)

© Alquimista.net

Dernière minute - Última hora :

Área ardida em 2003 ultrapassa os 400 mil hectares.

(Dados reportados ao período compreendido entre 01 de Janeiro e 31 de Outubro de 2003)

O presente relatório apresenta um valor de 423.949 ha de área ardida – 280.746 ha de povoamentos e 143.203 de matos. O acréscimo de área ardida verificado, face ao relatório anterior resulta de actualizações sobretudo ao nível das Regiões Agrárias do Algarve e do Alentejo por via da incorporação dos valores de área ardida do último grande incêndio do Algarve e que afectou os concelhos de Monchique Silves e Aljezur e que consumiu 27.617 ha. O acréscimo de ocorrências verificado resulta sobretudo da incorporação das ocorrências em falta do distrito de Aveiro correspondentes à Região Agrária do Entre Douro e Minho.

O distrito de Castelo Branco (90.226 ha, ou seja 21 %) regista o maior valor de área ardida acumulada até 31 de Outubro. Os distritos de Portalegre (69.348 ha, ou seja 16 %), Santarém (65.785 ha, ou seja 15 %) e Faro (59.090 ha, ou seja, 14%) foram também muito afectados. No entanto é na região agrária da Beira Interior que está concentrada 37 % do valor total (156.175 ha), sendo as regiões do Alentejo, do Algarve e do Ribatejo e Oeste igualmente bastante afectadas com 24 % (101.898 ha), 15 % (55.232 ha) e 12% (59.090 ha), respectivamente. >>>

Direcção Geral das Florestas, 13º RELATÓRIO SEMANAL PROVISÓRIO - 03 NOVEMBRO 2003.

Para informação mais detalhada faça o download deste ficheiro (pdf).

DGF

Onda de calor causou 1.300 mortes em Portugal. Cerca de 1.300 pessoas morreram em Portugal devido à onda de calor verificada entre final de Julho e 12 de Agosto, segundo um relatório preliminar do Instituto Nacional de Saúde Dr Ricardo Jorge que vai ser divulgado quinta-feira. >>> Lusa. Publico.pt.

Carte des zones d'incendies en Algarve (de la première vague)

© Alquimista.net

Première vague début août :
tous les incendies sont pour l'instant éteints au sud du Portugal

L'incendie de la serra de Monchique a atteint Aljezur et les concelhos voisins, Odemira au nord et, à travers la serra de Espinhaço de Cão, vers Lagos au sud : Pincho, Bensafrim et après avoir traversé la EN 120, vers Barão de S. João. Tous ces incendies sont maintenant circonscrits.

Dans le concelho de Silves, deux incendies ont eu lieu, dont un à São Marcos da Serra près de l'IC1 et un autre front proche de la ville de Silves. Autre point sensible, également éteint, à Portimão (Ribeira de Canas), dont le front s'est avancé au nord vers la station thermale de Caldas de Monchique.

Lors des pluies à venir en automne et hiver, on craint l'érosion importante qui affectera les terrains touchés par les incendies.

La serra de Monchique joue avec le feu

Chronique d'un Instant du 28 février 2000

Extrait : "Je me rappelle l'été torride de 1995 et les flammes qui les ont décimés de l'autre côté des collines, vers Marmelete. Ce soir, ce n'est que virtuel, qu'une répétition pour ces arbres nés pour le feu."


Lire des témoignages et réflexions :

- Réflexion
- Réaction et réflexion
- Desgoto
- Canicule



Photo © Jean-Paul Brigand et Ann Kenny

Situation au 7 août

Até hoje estão grosseiramente apurados 162.000 hectares percorridos por incêndios, dos quais 14.500 ha foram queimados na semana de 21 a 27 de Julho e 57.000 ha na semana de 28 de Julho a 3 de Agosto Nestas duas semanas, os “grandes” incêndios, em número de 28, são já responsáveis por cerca de 67.000 hectares queimados, representando uma área média de 5.785 hectares, sendo que o mais extenso alcançou a dimensão de 34.000 hectares (teve início no concelho de Proença-a-Nova e estendeu-se aos concelhos da Sertã, Oleiros e Castelo Branco).

Jusqu'à aujourd'hui, grosso modo, 162.000 ha ont été consumés par les incendies, 14.500 ha l'ont été durant la semaine du 21 au 27 juillet et 57.000 la semaine du 28 juillet au 3 août. Au cours de ces deux semaines, les "grands incendies", au nombre de 28, sont à eux seuls responsables de 67.000 ha consumés, représentant une surface moyenne de 5.785 ha, dont le plus étendu a atteint la taille de 34.000 ha (a démarré dans le concelho de Proença-a-Nova et s'est étendu aux concelhos de Sertã, Oleiros et Castelo Branco). (Traduction Alquimista).

Fonte : Direcção-Geral das Florestas.
Nota à Imprensa - 07 de Agosto de 2003.
Para informação mais detalhada faça o download deste ficheiro (pdf).

En Algarve, un incendie important s'est développé au NO de Portimão (Vidigal) et s'ést étendu jusqu'à la limite sud du concelho de Monchique à Casais. L'ouest de la serra de Monchique est également très touché et le feu s'approche dangereusement d'Aljezur. Un grand incendie avait déjà touché la serra de Monchique en 1995, atteignant les bergeries situées au pied du sommet de Foia. L'aéroport de Faro est incapable d'assurer le réapprovionnement en carburant (qui doit se faire à Beja, Cascais et en Espagne) des Canadair à cause du trafic civil et touristique très important et du manque de matériel adéquat.

En Alentejo, c'est principalement l'Alto Alentejo qui est concerné, dans la région de la Serra de São Mamede (Marvão, Castelo de Vide et Portalegre) et la région limitrophe avec la Beira baixa (Nisa, Gavião), sans compter de nombreux incendies moins importants disséminés un peu partout surtout dans la partie nord de l'Alentejo.

Canicule : 47,3°C enregistrés à Amareleja (20 km au NE de Moura, Alentejo), le maximum absolu enregistré au Portugal lors de la plus longue période de chaleur connue. La plupart des valeurs maxima dont été mesurées le 1er août.

Témoignages

Réflexion
par Jean-Paul Brigand

Nous n'avons pas analysé en détail les causes et effets de ces incendies. De plus, nous ne sommes pas dans la zone très touchée. Il ne nous a pas semblé que l'été soit plus sec et plus venteux que d'autres années. Ici dans le sud la cause du feu a été un orage, il a allumé 15 feux autour de Santiago, presque simultanément, et davantage dans la serra de Cercal.

Tout brûle, y compris les chênes lièges. Nous n'avons pas l'impression qu'il s'agit d'un problème de nettoyage, vous le savez, dans l'ensemble les forêts sont assez bien entretenues, et la récolte du liège impose d'avoir des sols régulièrement visités. Les eucalyptus sont eux aussi coupés tous les 20 ans. Quand on survole en avion, on voit bien que les coupe feu sont généralisés. La grande forêt de pin du littoral n'est pas touchée, comme dans les Landes. Bien sûr il fait très chaud. Hier à Castelo Branco il faisait 47.5°... et les plantes sont en repos végétatif total - c'est très sec.

En revanche, il est certain que tant ici que vers Castelo Branco, les régions ont été récemment équipées de voie de communication qui n'existaient pas il y a quelques années (ici l'autoroute A2, la-bas la 4 voies E802). Bien sûr cela amène des touristes, des citadins, etc. Il est certain également que les habitudes portugaises de faire griller tout ce qu'ils mangent sur des braseros dans la campagne, et la faible signalisation sur les dangers du feu doivent aussi y être pour quelque chose. Vous savez qu'il existe un grand nombre de fumeurs ici, et que l'éducation des populations reste à terminer sur la propreté, ne pas jeter d'ordures, de mégots partout. Enfin cela se passe dans des régions peu peuplées, surtout par des gens âgés, et ou les reliefs rendent l'entretien des bois moins commode.

L'existence de multiples montes disséminés dans la campagne et habités la plupart du temps par des gens âgés (et peu mobiles), le goût des portugais pour ce type de résidence donc leur transformation en maisons de campagne, a - ici - pour conséquence de donner un énorme travail aux pompiers. Les pompiers volontaires font preuve d'un courage incroyable, de professionnalisme et sont tous solidaires d'une commune à l'autre. Les moyens terrestres ne sont pas négligeables du tout. Toutefois la sécurité civile est ici en retard d'équipement. Si nous avons bien compris la radio, le Portugal n'a pas de flotte d'avions significative, ce sont des avions espagnols et italiens qui travaillent au nord. Ici nous n'avons pas vu d'intervention aérienne. Pourtant il y a des barrages et des retenues d'eau partout. Quand on était dans le sud de la France ou en Corse, la sécurité civile était autrement équipée et réactive. Il y a un problème de ce côté-là. L'Europe doit aider les portugais à s'équiper de moyen communs avec les espagnols.

Enfin, il y a un dernier point qui nous fait réfléchir. Sur les cartes, il y a dans le sud de la péninsule ibérique une grande zone "en voie de désertification". On a des subventions pour planter du chêne liège. C'est très bien, les plantations actuelles se font en ligne donc plus facile à nettoyer. Mais la désertification est également humaine. Ne faudrait-il pas encourager minimum de peuplement ? Diversifier l'utilisation des sols (notamment en ouvrant largement des droits pour planter de la vigne, car le ministère de l'agriculture nous a clairement dit qu'il n'y a pas de droit disponibles c'est idiot car on peut faire ici du bon vin et c'est une production à forte valeur ajoutée)? Faire une vraie loi "non feu" par exemple en facilitant l'abattage des chênes lièges (hyper réglementé) notamment les arbres malades ou les arbres situés dans un rayon de 50 mètres des maisons (la loi est très mal faite, cet hiver les tempêtes rendaient les routes dangereuses, les chênes lièges malades tombaient sur la route). Il y a toute une réflexion à conduire; mais entre nous, la France qui a fait de gros efforts n'est pas parvenue à empêcher les feux. Les USA non plus.

Reçu le 6 août 2003. Jean-Paul Brigand.

Photos © Jean-Paul Brigand et Ann Kenny


Samedi 2 août, Ann Kenny et Jean-Paul Brigand : nous revenons de Cercal, ça brûle dans la serra, nous sommes de l'autre côté de Cercal, dans les dernières collines avant la plaine. Ce soit la température est tombée, (25 dehors) mais la maison est encore chaude (30 dedans). Quelle journée incroyable, il y a eu un gros orage (mais pas d'eau ici) le feu dans la serra de Cercal, le feu dans les bottes de pailles du voisin, ça brûlait bien...

Réaction et réflexion
par Mario Pontifice (Portugalmania)

Juste une petite remarque à propos du texte de Jean-Paul Brigand :

- Je suis d'accord avec lui sur le fait qu'en Alentejo, les cultures de chênes lièges sont bien implantées, entretenues, et possèdent des coupe-feux (cela ne les a pas empêchés de brûler en partie, mais c'est la faute à pas de chance). Et de toute façon, il existe des incendies que l'on ne peut pas éviter.

- Pour ce qui est des eucalyptus, effectivement ils sont coupés régulièrement, (d'ailleurs même bien avant 20 ans, du fait du nouvel engouement pour le papier)... ce qui d'ailleurs entraîne bien d'autres problèmes au niveau des sols, mais ceci est une autre histoire, que l'on pourrait développer.

- Par contre, (d'après un spécialiste directement et réellement concerné par la question), les 3/4 de la superficie forestière portugaise souffre d'un manque de nettoyage déplorable .

- A ce propos, toujours en ce qui concerne le texte de M. Brigand, disant (je cite) : "Si nous avons bien compris la radio, le Portugal n'a pas de flotte d'avions significative, ce sont des avions espagnols et italiens qui travaillent au nord."

--> Et pourtant si. La flotte existe bel et bien, et elle est même assez étoffée, et suffisante pour combattre un nombre d'incendies simultanés "normal". Mais il se trouve que par le fait du hasard, cette année, les canadairs portugais sont en majorité allés prêter main-forte aux espagnols. (par contrat). Et quand la grande vague d'incendies concentrés a commencé au Portugal, paradoxalement, il n'y avait pratiquement plus d'avions disponibles, et le Portugal a du demander du renfort à l'extérieur.

- Je suis par ailleurs d'accord avec les points concernant la désertification, qui joue un rôle prépondérant, et le besoin de repeuplement de certaines zones.

- Je suis aussi totalement en accord, sur le fait qu'il faille mieux éduquer les portugais, et que sur ce plan, il y a fort à faire.

Et quant à diversification des sol, c'est plus qu'une évidence.

J'éprouve une réelle tristesse à voir ainsi le Portugal brûler. Quand en arrivant au Portugal un mois de juillet il y a quelques années, je me suis aperçu que "ma montagne" avait brûlé, que j'ai vu le spectacle d'un amoncellement de cendres noires à la place de la verdure qui a "baigné" mon enfance, j'étais atterré. Je n'avais jusque là jamais assisté à un spectacle aussi désolant.

Mais comme je l'ai dit dans la chronique, cela fait plus de vingt ans que cela dure, à une moyenne allant de 90 à 100 mille hectares par an. Et on sait bien que le budget consacré (hors subventions Européennes) à l'aménagement des zones forestières de l'intérieur du pays, est quasi-nul. En fait, il n'existe même pas, car la plupart de ces dernières années, il n'a même pas été voté. Et je trouve cela lamentable.

Reçu le 10 août 2003. Mario Pontifice, Portugalmania.

Voir aussi la Chronique de Mario Pontifice dans :

Desgoto
par Philippe Martins

Depuis moins d'une semaine, je suis si écoeuré en apprenant l'étendue de la catastrophe qui a réduit en cendres une si grande partie du Portugal, que je ne sais si je dois hurler ou pleurer en silence.

D'habitude déjà suffisament malmenées par le feu, les forêts portugaises ont payé un tribut si lourd à l'exploitation sylvicole dite "moderne" qu'on se demande à quoi va bien pouvoir ressembler ces 40% de territoire entièrement dévastés...

Le voilà le prix de l'inconséquence, du profit à court terme. Et comme toujours, le bilan s'avèrera beaucoup plus négatif que positif...

Plus rien ne devra être comme avant.

Reçu le 9 août 2003. Philippe Martins.

Canicule
par Jean-Claude Petit

(voir aussi : Je vis à Alcácer)

     Beau samedi que celui du 2 août. Réveil en sueur par 30° à 08h, sous une chape de nuages chargés de sables du désert. Coup de sirocco comme à Bab el Oued. Je repense à ce beau film "Canicule", tourné en Beauce avec Lee Marvin et Jean Carmet. Je repense aussi à "Dans la chaleur de la nuit", avec Sydney Poitiers et Rod Steiger. Que de mouchoirs trempés ! Que de jurons et d'injustices ! Que de violences quand on s'échauffe !

Rio Sado
© Jean-Claude Petit

     Là-dessus, des alternances de turbulences et de calmes plats. L'orage monte. Les mouches ont le feu au cul. Les plantes s'amollissent. La voisine en chemise de nuit scrute l'horizon. Mais comme soeur Anne, elle ne voit rien venir.
     - Esta calor!
     - Pois, pois !

     Ma réponse est économe. Et puis un éclair géant zèbre le ciel. Enfin le déluge s'annonce! Trois grosses gouttes tombent, bouillantes. Mais rien ne se passe. Je referme les volets et me prépare à la fin du monde, à un renoncement par jet de l'éponge. J'ai un magnifique besugo à griller, mais pas faim. J'ai soif surtout, mais pas autant que l'hibiscus qui vient de laisser choir les trois plus belles corolles. Douche sans séchage, soulagement illusoire, la sueur me dégouline de nouveau le long des mastoïdes.
     Un tour au petit marché local, dans le barreiro, pour dire "je ne veux pas finir enfermé". On y grille des sardines. Des courageux en mangent, verre de rouge en main. Du vin chaud sans doute, comme à Megève. Les sardines invendues sont la proie des mouches. Les salades sont cuites. Les fruits sont déliquescents. Seuls les melons tiennent le coup parce qu'ils savent cacher leur jeu. Je me rabats chez Pescanova qui ne vend pas que du surgelé : trois carapaus rutilants me tenteraient pour ce soir. Mais pour dimanche ?
     J'entre chez le talho d'à côté. Il fait frais et ça jacasse. Madame (comme Monsieur) est endimanchée, même un samedi, jour de sabbat. Je fais provision pour le week-end, car jusqu'à mardi matin, il y aura peu à se mettre sous la dent. J'achète des febras et de la viande à cozir (com nabiças). En fait, j'ai trop. C'est la chaleur qui me rend fou.
     En dépit de tout, des peintres travaillent à ravaler la façade du bazar épicerie d'en face. Quel courage! Ils ont même celui de chanter, de siffler ou de raconter quelque alentejanerie un peu grasse. "C'est l'histoire d'une belle qui"…

     Alerte rouge !


Água, se faz favor
© Jean-Claude Petit

     A 13h, alarme de l'onduleur (accessoire de régulation indispensable à Alcácer) qui protège mon écritoire tout frais revenu d'usine. Une saute de courant en avait fusillé l'alimentation en juin. Chat échaudé…J'entends donc un sale bip comme un cri de bête blessée. Panne de jus. J'ai alors l'idée fixe de manger un demi poisson avec une salade (réflexe du cerveau reptilien). J'ose allumer le barbecue (réflexe d'Homo Faber). Les turbulences activent les braises et avec quatre morceaux de charbon, je fais un feu d'enfer.
     A 14h, bip sympa de l'onduleur. C'est revenu. Mon appétit se libère et en fait de demi besugo, je liquide tout, prenant soin de pourlécher l'arête. Sieste méritée. Réveil brutal: l'onduleur me refait son cri de bête et bascule sur batterie. Un quart d'heure de bips toutes les dix secondes et puis plus rien. Il se déclare inactif, faute de jus. Je m'en fous, car avec l'orage (qui d'ailleurs ne s'est pas franchement déclaré), j'avais déconnecté la bécane.
     Je flipe. Seul, le frigo se détend. J'entends les glaçons chuter du freezer. Et ma viande! Je pars en éclaireur dans une Alcácer assoiffée pour savoir de quoi il retourne. Pas une lumière dans les bistrots. J'entends dire que de Lisboa jusqu'en Algarve, c'est la panne totale. Et puis je réalise qu'il ne fait plus si chaud que ça. Le ciel est redevenu bleu cyan. Un petit alizé fait frémir les bougainvillées. Il vient de l'ouest. Nous allons être sauvés, quand j'avise la caserne des bombeiros. Il y a là un énorme camion citerne qui fait le plein, parmi d'autres véhicules Bombeiros voluntarios de Alcochete. Curieux. Pourquoi aurait-on besoin d'aide ? Mais ça sent le pin grillé. Il pleut des cendres. Le seul coin de ciel que je n'avais pas inspecté est celui de l'ouest, justement, car ma peur était au sud. Un énorme panache s'élève depuis l'estuaire. Je nous croyais épargnés (l'enfer c'est les autres) et voilà que nous brûlons tout au long des salines. Les pin pon se mettent en branle. En fait de pin pon, ce sont des sirènes épileptiques à l'américaine (encore un emprunt aux States dont on aurait pu se passer!). C'est dommage, il faisait si bon, soudain!
     Du coup, écoeuré, je rentre chez moi et attaque le sauvetage de mes viandes avant la tombée de la nuit. Massage de la pièce de porc. Marinade des febras : huile, ail, citron, sauge, laurier, piment d'Espelette. Salage des trois carapausinhos. Equeutage et lavage des nabiças. Ma voisine s'est remise en chemise de nuit légère qui vole au vent.
     - Não hà luz, não hà luz ! Psalmodie-t-elle sur une mélodie plaintive de chat perdu, comme si je ne le savais pas. Elle m'invite vivement à arroser les petits plants de fleurs qu'elle m'a gentiment refilés le matin. Elle m'énerve un peu, car elle cause fort et j'ai tant à faire maintenant, à la bougie. Réallumage du barbecue. Les moustiques se font voraces, mais il fait bon, mise à part cette odeur de pin grillé et cette nuée rougeâtre qui recouvre tout le ciel. Risquant un mauvais jeu de mots, je me dis que la forêt portugaise est en voie d'extinction.
     Je mange mes carapaus sans réel plaisir. Le frigo accuse +15°C, en dépit de mes précautions. Mais le porc est sauvé. Je plonge les nabiças et ça se met à sentir si bon que je goûte. Là-dessus, bip sympa de l'onduleur et puis les radios, les télés du quartier se mettent à gueuler. C'est la fête. Un orchestre joue de l'autre côté du fleuve. Je m'octroie un second jantar: porco et nabiças. Arrosé de tinto, cette fois, supportant mieux la fièvre des jours de grande panne. Il paraît qu'un jour (ou peut-être une nuit), une cigogne s'était grillée sur un transfo et avait plongé le pays dans une panne totale toute une journée... Ici, la privation n'aura duré que deux + quatre heures.

     Sauvés!

     - Senhor, senhor ! Appelle avec véhémence ma voisine : Hà luz, hà luz ! Me crie-t-elle en désignant l'ampoule. Dès fois que j'eusse pas pigé… On ne sait jamais, remarquez, avec les étrangers. Certains, comme moi, ont les portugaises ensablées et font souvent répéter. Diga diga… En l'occurrence, j'avais pris soin de ne pas rallumer à cause des moustiques.
     La vaisselle finie (à cause des mouches), j'enfile ma plus belle liquette. Je file à A Descoberta cueillir un peu de chaleur (humaine) et refaire le monde avec Michael. Il me raconte son enfance dans un collège de Constanz où l'on apprenait la démocratie auto consentie selon Platon. Je finis la soirée en trinquant avec un couple d'Ukrainiens. Lui, géologue et prospecteur à Kiev, est maintenant "à toutes mains" dans une entreprise de production de pinhões, l'or blanc d'Alcácer. Jà fala bem português. Elle, Gala, était professeur de maths et physique. La voici serveuse improvisée de restaurant, mais son vrai métier portugais est celui de femme de chambre. Comme quoi, il faut tout relativiser.
     Sauvés, mais jusqu'à quand ? Ça brûle dans tout l'est et au centre. Les présentateurs de télé ont la mine des mauvais jours et en fond d'écran, s'inscrit le mot catástrofe en lettres de feu. Dieux de la pluie, Água, se faz favor !

Reçu le 3 août 2003. Jean-Claude Petit.

 
Mardi 5 août 2003

Nouveau : Trajet direct en train de Lisbonne à Faro

Auparavant, il fallait prendre le bateau depuis Lisbonne pour traverser le Tage et prendre le train à Barreiro pour l'Algarve ou inversément. Il existe maintenant plusieurs liaisons directes par jour dans les 2 sens, ces trains traversent le pont du 25 de abril. Pour les horaires, cliquez ici.

Atravesse o rio em direcção ao mar...

Intercidades do Algarve

TRAVESSIA DA PONTE 25 DE ABRIL

Oriente / Faro / Oriente

A partir du 24 juillet 2003, nouveau service direct entre Lisbonne Oriente et Faro.

Page © Alquimista.net
 
 

Un Instant
à Bahia




Carnet de Route
à Bahia, Brasil

 

Incendies
et canicule
au Portugal




Eté 2005
Eté 2004
Eté 2003
Tout feu,
tout flamme

Carte des risques
Risques actuels

 

Recherche thématique
dans le site




Recherchez les pages du site selon les thèmes qui vous intéressent.

 

En Alentejo



Tout devient quiétude
Haut-lieu
L'âge d'or
Bleu et blanc
Saudade réinventée
Tout reste quiétude

 

Chronique
Jardin & Cuisine




Tout au long d'une l'année, la vie d'un jardin annoncé et son prolongement en cuisine à Porto Covo, par Jean-Paul Brigand et Ann Kenny.

 

Vous préparez
un séjour ?




Voir ma sélection :
Guides de voyage
Sites Web
Ce qu'il faut visiter en priorité

 

Découvrez la belle
et sauvage
Costa Vicentina
De Sagres
à Odeceixe




Cap Saint-Vincent
Carrapateira
Vers le Nord
Pêche surprise

 

Vie rurale



• Mon pasteur préféré
• Ecrin secret
• Tecelagem, Tissage
• Bulle de bonheur
• Mel, miel
• Chemin des vaches
• Vers l'arrière-pays

 

Quelques souvenirs
de bouche




Restaurante Capelo
O Tamboril
Mouchão
Bernard(o)
Dois Irmãos
Pasteis de nata

 

A Serra



Mû, Caldeirão
Haut-Lieu
Nossa Senhora
Medronho
Orage finissant
Berger
Inútil paisagem
Lieu irréductible

 
 

 

 

Conception & Réalisation
© Alquimista.net
1998 - 2006
Tous droits réservés
Mentions légales