Je file droit vers mon moulin préféré, tout blanc
et isolé sur sa butte. Moteur coupé, impression de silence
absolu. Une heure au minimum pour ressentir le lieu, un des
mes lieux de ressourcement préféré. Envie de faire écouter
ce silence à quelqu'un.
A ce moment précis, mon téléphone portable sonne,
moi qui croyais être hors de portée ici. Eh bien, non, le
signal est puissant, sans doute l'altitude ou la situation
du moulin. Quand je disais que j'avais besoin de décrocher !
C'est un client français qui veut m'acheter un camion entier
de plantes de lavandes; affaire positivement réglée en 5 minutes.
Je n'ai pas détesté ce mélange de ressourcement et de ressources,
c'est ce mode de travail qui me permet d'être ici en ce moment.
Retour vers le silence. En fait, c'est un silence
de vie qui s'est installé. Je commence à localiser quelques
chiens, un âne, un troupeau de chèvres, des insectes qui bruissent,
des poules, des coqs, le woo-woo-woo des huppes, des enfants
qui jouent, un véhicule tout terrain dont je suis le trajet
poussiéreux et un avion qui vient de Faro, rentrant
en Allemagne.
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