Je
ne suis pas un amateur de bronzette-sur-plage. Mais j'aime
me poser régulièrement sur cette immense
plage déserte, un peu en retrait, là
où le premier ourlet de sable résiste à
l'assaut des puissantes vagues océaniques, là
aussi où le vent du large se déchire en lambeaux
délurés. Le roulement sourd des vagues finit
souvent par avoir raison de mon éveil. Mon esprit
vagabonde alors longuement dans les nuages.
Il
n'y a plus de colline à franchir dans l'horizon qui
ne cache qu'un monde très lointain, ce continent
qui nous envoie ou l'euphorie économique ou, comme
depuis peu, insinue une crise de plus dans nos têtes
européennes et inquiète nos gens affairés.
Un sursis pour ces lieux dont la beauté demeure bien
plus utile que l'utile.