En
ces semaines de torpeur estivale, je me rappelle novembre
dernier, quand nous arrivions de Vaqueiros par un
grand vent si froid qui déboulait du nord, tel un
mistral fou en Provence. Maria nous avait invité
si gentiment à boire un chá, en français
un thé ou une infusion, de bela luiza, qui
nous avait inondé d'une chaleur vraiment bienfaisante.
Pendant ce temps-là, elle avait fini de préparer
un arroz doce dont le parfum chaud et humide de cannelle
réchauffait la petite maison.
A
Azinhal, du côté de Martinlongo,
Maria, avec une amie, cultive de la bela luiza, en
français verveine citronnelle. Les feuilles séchées
qu'elles vous proposent gardent en elles un arôme
intact patiemment acquis sur les collines sèches
et schisteuses de la Serra do Caldeirão. De
la grande qualité, si vous passez par là,
demandez Maria, c'est à l'entrée du
village, une petite maison à droite. Vous encouragerez
l'initiative de ces Dames d'Azinhal, dans une serra
qui en a bien besoin face à certains projets de tourisme
dit rural dans le voisinage, dont
je vous parlerai à l'occasion. Très
difficile, en Algarve, de contrer ce tourisme forcené,
qu'il soit de luxe ou de masse, maintenant qu'il sort de
son antre littorale.