Je
m'en suis allé ce samedi de la São João
vers l'Alentejo, jusqu'au Cabo Sardão, le
long de la Costa Alentejana que je vous ferai découvrir
en détail plus tard.
A
la mi-journée, la faim commençait à
me tenailler ferme. A Zambujeira do Mar, petite station
balnéaire bien agréable pas trop envahie en
cette fin de juin, je trouverai ce qu'il me faut. Dans un
quartier un peu à l'écart, bien tranquille,
je me suis attablé sur une terrasse, en quête
d'une bonne salade rafraîchissante et légère.
Quelques
habitués sirotaient leur aguardente depuis un long
moment quand accourut ce vieil homme truculent. Il vient
là une fois par mois manifestement pour se détendre
avec les amis qu'il va y rencontrer ce jour-là. L'oeil
vif à chaque apparition féminine, la parole
intarrisable, il nous raconta pendant plus d'heure l'air
du temps d'aujourd'hui et du temps d'avant. Jamais il n'avait
tant plu jusqu'en mai, jamais l'hiver n'avait été
si sec. Toute l'aventure de sa vie ressorta ensuite par
bribes mélangées, au gré de sa mémoire.
Il avait une façon de parler très claire qui
me rappella celui dont j'ai oublié le nom, qui présente
l'histoire du pays de temps en temps sur la seconde chaîne
de la télé. Je m'en rappelle maintenant :
Horizontes da Memória (remplacé depuis
par A Alma e a Gente) de José Hermano Saraiva.
Je
me suis régalé à l'écouter.
Tout le monde qui était présent rentra peu
à peu dans son théâtre. A la fin, il
sorta sans crier gare et en insistant, car il ne vient qu'une
fois par mois, de quoi régler toute la tablée.
Até a proxima...