Un
jour, descendant de notre colline pour humer l'air de l'Atlantique,
je découvre un petit train circulant poussivement en direction
de la dune. Intriguée, je gare la voiture à la sortie de Pedras
d'El Rei en bordure de la Ria Formosa, où se reflète
le soleil de cet après-midi de juin.
J'emprunte
un sentier (bordé des deux côtés de la Ria Formosa) menant
à un ponton (photo) reliant terre ferme et dune. Montant dans
ce train, je me laisse emporter avec d'autres touristes et baigneurs,
destination O Barríl.
Nous
descendons, devant nous, un ensemble de maisons rénovées, un
puits, un jardin botanique minuscule, un bateau en bois échoué
dans lequel poussent toute sorte de plantes typiques et si particulières
de cette dune.
A
quelques pas, je découvre un paysage qui pourrait être tout
aussi bien un désert lointain, … un peu plus loin, un paysage
plus étonnant encore, habité par des "extraterrestres", tous
alignés, tous se tournant vers le large, nostalgiquement, comme
attirés vers cet Atlantique dont on les a arrachés … ils se
penchent, essayent de s'approcher encore et encore des vagues
qui pourraient les ramener au loin …
Alors
qu'est-ce O Barríl ? Une plage, oui, mais aussi et surtout
un paysage, des plantes inhabituelles, une atmosphère, à découvrir….
Il
n'y a pas très longtemps, O Barríl était aussi une des
fabriques de thon (armações de pesca do atum), poisson
en son temps très répandu dans les eaux côtières de Tavira.
Les ouvriers avec leur famille logeaient sur place dans des
maisons construites à cet effet et un train transportait le
thon vers la terre ferme.
Mais
les courants maritimes changèrent, s'éloignèrent et le thon
devint rare ; vers le début des années 70 la fabrique du Barríl,
qui avait été fondée en 1841, fut désaffectée et les ancres
des anciens bateaux de pêche plantées les unes à côté des autres
(protestation silencieuse ?) font figure d'extraterrestres.
Les
bâtisses et le train furent rénovés et le Barríl devint
un lieu de villégiature, de plage avec chaises-longues, restaurants
et terrasses. Le thon, maintenant, est pêché par des bateaux
équipés de radars et munis des dernières innovations, financés
par des industriels japonais.
Un ponton reliant terre ferme et dune
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Un puits
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Une plage, oui, bien sûr...
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