A
Évora,
il existe également une demeure patricienne où loger:
la Casa
de São Tiago (St Jacques) le guide du routard
la cite. Dommage qu'on ne puisse pas voir les azulejos
de l'église (dédiée au même saint) qui lui fait face...
Comme de nombreuses (petites) églises d'Évora, elle ne
sert que pour des funérailles.
Parmi
la foison de merveilles que recèle cette fière et secrète
cité, il en est d'inattendues dans une zone qui va de
la place
centrale (nommée Giraldo du nom de celui qui l'aurait
libérée de l'occupation maure) au Théâtre Garcia de
Resende, jusqu'à la grande caserne de cavalerie (castelo
novo?). Les plus célèbres (et accessibles) étant l'église
São Francisco; on oubliera sa chapelle des os
pour contempler une à une ses chapelles dont l'une abrite
la statue du Senhor
dos Passos qu'une confrérie de la ville porte
en procession pendant la semaine sainte.
Il
faudrait également visiter l'église de la Miséricorde,
ne serait-ce que pour ses azulejos du XVIIIe. Courage...
Puis passer devant l'hôtel particulier du bienfaiteur
de la ville, dont la statue se trouve au centre du petit
square-mail à côté du temple romain (templo
de Diana) ne manquez pas la vue qui s'étend vers
la chartreuse (cartuxa dont les moines vinifient
l'agréable vin du même nom)
puis l'ancien monastère São Bento de Castris (on
peut visiter le cloître de ce dernier mais pas la chartreuse).
Le
palacete vert en question, de style italien est
devenu le siège d'une importante compagnie d'assurances.
Son propriétaire était issu de l'une des plus célèbres
familles de la province, la famille Barahona; n'ayant
pas d'enfants il légua sa fortune à la ville (dont il
fut le maire) pour que l'on continue à pourvoir aux besoins
des enfants et des vieillards comme lui et son épouse
le faisaient de leur vivant (une maison de retraite porte
leur nom).
Le
beau portail (qui provient de l'ancien couvent de Saint
Dominique / São Domingos) et les grandes lanternes
de la façade sont impressionnants. En face, l'entrée du
jardin municipal. On est au sein d'une autre de ces zones
résidentielles anciennes (jusqu'à la superbe église de
la Graça).
Rua
do Cicioso, intéressante pâtisserie (au n°47) nommée
Pão de rala (une sucrerie conventuelle) qui relève
le vieux flambeau de la tradition des "douceurs" que l'on
vendait dans les couvent.
Pour
en citer quelques unes, l'encharcada (couvent de Sainte
Claire), la sericà (légère
crème aux œufs cuite dans un four très chaud), le toucinho
rançoso (lard rance!), les pastéis de toucinho
(gâteaux aux saindoux), les célèbres queijadas locales,
etc, etc.
Les
religieuses employaient les quantités folles de jaunes
d'œufs nécessaires à ces préparations sans âge (ça sent
encore l'Orient...) car elles devaient se servir de blanc
d'œufs pour empeser leurs coiffes (l'amidon de pomme de
terre ne fit son "apparition" qu'assez tardivement). A
déconseiller absolument aux pancréas sensibles (sauf la
sericà peut-être).
La
plupart de ces spécialités sont confectionnées à la commande,
par certaines dames bardées de prix de gastronomie régionale,
qui gardent les vieux secrets de fabrication. Ne riez
pas car la plupart du temps l'ignorance des dits secrets
rend ces gâteries simplement écœurantes et vulgaires !
Rien
à faire, la pâtisserie traditionnelle portugaise ne peut
pas échapper aux jaunes d'œufs, à la confiture de courge
xila (spaghetti?), à la cannelle, aux sirops de
sucre (petit boulé, grand filé, etc) aux zestes d'agrumes,
au saindoux et à quantité d'autres trésors gustatifs.
On
mange bien dans beaucoup de maisons réputées, telles que
la vénérable Fialho,
la Tasquinha
do Oliveira ou la taberna típica Quarta-feira
(goûtez l'esparregado, le saucisson et les pâtisseries
et essayez de faire abstraction des tabourets et du patron)
mais les gens d'ici préfèrent le plus souvent aller manger
du gibier (perdrix, marcassin...) dans quelques rares
auberges des alentours.
Le
miracle pour beaucoup réside de plus en plus dans une
vraie bonne soupe campagnarde (avec des légumes verts
et secs des aromates et de l'huile d'olive) ou un plat
de beldroegas (feuilles de pourpier) aux pommes
de terre, petit fromage de brebis et œuf poché (sopa de
beldroegas)
Je
ne saurais trop conseiller la lecture (pour les lusophones)
du livre de A.M. Galopim de Carvalho Com poejos e outras
ervas publié aux éditions Ancora (collection Raizes!).
Régalez-vous, demandez, mettez-vous en quête patiemment
et résolument, car sinon vous mangerez de plus en plus
mal ce qui est inadmissible dans la province qui a su
faire un vrai plat d'une pauvre soupe de pain : je cite
l'açorda (à l'alentejane cela va de soi).
Que
vivent les feuilles de navets (nabiças), les tendrons
de chou (grelos), les asperges sauvages (espargos
bravos) et autres celgas (bettes à carde,
blettes ou poirées) ou túberas (topinambour).
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