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Le
Courrier des Lecteurs
Votre Algarve, votre
Alentejo
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De août à
septembre 2000
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Archives
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Les
vacances à mon cher VRSA
Bonsoir Alquimista,
Je vous donne quelques nouvelles. Ici tout baigne à peu près,
les vacances à mon cher VRSA se sont bien passées. Soleil bien entendu,
plage, bain de mer et peu de visites dans l'Algarve. Beaucoup de
préparatifs pour le mariage et nombreux aller-retour à Faro
où les jeunes mariés vivaient déjà. Même ça au Portugal change,
les jeunes essayent leurs chaussures avant mariage.
Quelques balades du côté de Santa Luzia, trop tôt pour manger chez
Capelo, Luz
de Tavira, Ria Formosa, Santa Rita etc... et un nouveau tour au
château de Silves. C'est en faisant le tour des remparts que l'on
se rend compte ce qu'est une place forte. Impossible à l'assaillant
de passer inconnu tant la vue porte loin de tous côtés du haut des
tours de guet.
Un repas de roi dans la basse ville au pied du marché une terrasse
"au Monchiqueiro" il me semble. Un cozido à
la portugaise* de première, un porc une merveille, un chou
de qualité et variété inconnues** pour nous. Des vraies
patates comme avant dans mon Nord natal. Enfin des vacances calmes
comme toujours en été.
Retour en France fin juillet. Reprise du travail gendarmique. J'espère
que vous êtes de nouveau dans vos fleurs et au soleil. Je suis toujours
vos mises à jour régulièrement sur le site qui est bien convivial.
Bon allez à+; nos amitiés, Maria Guy.
** NDLR : les variétés de
choux utilisées au Portugal :
couve portuguesa : couve penca ou tronchuda, ressemble
à un chou pommé blanc mais à pomme peu serrée
et aux feuilles à grosses côtes, sans doute le plus
savoureux mais introuvable ailleurs, ressemble à certaines
variétés de printemps cultivées dans les pays
celtiques.
couve lombarda : en fait le chou pommé dit frisé,
ou de Milan ou encore de Savoie comme répandu ailleurs en
Europe.
couve galega ou couve : un chou non pommé sur une
tige atteignant parfois 2 mètres sur de vieilles plantes.
On en coupe les feuilles en fines lanières pour le caldo
verde, très revigorant en hiver par temps froid. Cette
variété est présente en permanence dans tous
les potagers du pays. Et il y a toujours quelqu'un qui en découpe
en lanières sur les marchés pour les vendre prêtes
à l'emploi.
Les choux pommés classiques comme le chou rouge et le chou
blanc ou encore les choux de Bruxelles (couves de Bruxelas) sont
également d'un usage courant au Portugal.
"Couve é o nome genérico que se usa para descrever uma
grande família de hortaliça caracterizada por folhas largas, esverdeadas
e muito ricas em nervuras, fibra e vitaminas. Existe uma variedade
de couves: couve galega, couve lombarda, couve crespa, couve penca,
couve tronchuda, couve bastarda, couve repolho, couve bróculo roxo,
couve bróculo branco e até couve flor ! Mas a couve preferida para
se fazer o caldo verde, como deve ser, é a couve chamada galega,
muito cultivada na Província do Minho em Portugal." Por Manuel
Luciano da Silva, Médico.
*NDLR
: Cozido
à portuguesa.
Pot
au feu à la portugaise. "Ce plat constitue
un des piliers de la tradition familiale portugaise.
Servi en général le dimanche midi, il
varie en richesse et diversité suivant les régions,
les époques de l'année et, bien sûr,
les moyens de celui qui le prépare. En quelque
sorte, il est à la viande ce que la caldeirada
est au poisson : un plat très répandu
dont on ne connaît pas la recette"
in Jorge Tavares da Silva, la Cuisine portugaise
de tradition familiale.
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Jorge
Tavares da Silva, la Cuisine portugaise de tradition familiale,
édité par le Guide des Connaissseurs, Rhode-Saint-Genèse,
Belgique, 1991 |
Une
des nombreuses variantes de ce plat. Photo extraite du
même livre, crédit photographique revue Atlantis
TAP Air Portugal (revue qu'on peut consulter à
bord) |
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Guy Bethegnies, de la région parisienne, 12 septembre
2000
Lire
ou relire le périple de Guy qui nous avait conté en
3 épisodes ses précédentes vacances en Algarve
en fin d'année 1999.
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Como
dizia o poeta
Cher Alquimista
(...) Dans votre courrier vous me dites que vous habitez une partie
de l'année au Portugal, ainsi je présume de vous comprenez
le portugais. Si c'est le cas, je vous conseille d'écouter
un programme de radio très particulier, pour moi le meilleur
programme de la radio portugaise, duquel je suis auditeur depuis
presque 20 ans. Il s'agit de "Lugar
ao Sul", tous les samedis de 9 à 11 heures,
de la responsabilité de Rafael Correia. C'est tout un savoir
consacré à tout ce qui est l'art populaire, en particulier
les poètes. On ne reste jamais indifférent à
autant de talent et autant de beauté. Moi-même j'ai
eu l'opportunité de lui faire quelques suggestions et lors
de l'écoute de ces programmes, dédiés à
des lieux que j'avais visités, je sentais les odeurs et les
saveurs. Le micro de son enregistreur a la faculté de capter
"os cheiros e os sabores" (NDLR : "les senteurs
et les saveurs").
O entusiasmo é tanto, que fica sempre alguma coisa para
traz. Claro que eu não tenho duvidas, pois há 20 anos
só havia a RDP, hoje
há muitas rádios (poucas boas) por isso deveria ter
especificado que se trata da Antena 1, frequência
de 97,6 Mhz se não me engano. Estive há pouco
tempo em Moncarapacho, aquando de mais uma viagem pela serra. O
meu porto de abrigo é Tavira, onde tenho casa. Note-se que
eu não sou algarvio, mas adoro Tavira e toda aquela parte
do Algarve que, para mal dos nossos pecados, só agora começa
a ser assaltada". Boa audição o próximo
sábado.
NDLR (Traduction) L'enthousiasme
est tel que j'oublie toujours quelque chose. Bien sûr sans
aucun doute à ce sujet, car il y a 20 ans il n'y avait que
la RDP et
aujourd'hui il y a de nombreuses radios (peu de bonnes) et j'aurais
dû indiquer qu'il s'agit de Antena 1, FM
fréquence 97,6 Mhz si je ne me trompe pas. Il y a
peu de temps je me trouvais à Moncarapacho, lors d'un voyage
de plus dans la Serra. Mon point de chute est Tavira, où
je possède une maison. Notez que je ne suis pas algarvien,
mais j'adore Tavira et toute cette partie de l'Algarve qui, malheureusement,
commence maintenant à être aussi assaillie. Bonne écoute
ce prochain samedi.
Por hoje é tudo.
José Ferreira, de Belgique et d'Algarve, 24 août
2000
NDLR : Vous pouvez
écouter
Antena 1 en direct sur Internet ! La fréquence
FM 97.6 Mhz correspond à la réception à
la réception hertzienne à Faro et Alcoutim.
Voir également dans le Carnet Public : Lugar
ao Sul, chronique de Manuel Pinto
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Moradas
quase sagradas, adresses presque sacrées
Caro Alquimista
Eu
fiquei espantado pela qualidade da sua página, pela pertinência
dos comentários aí inseridos, quer os seus, quer os
dos seus leitores. Não podemos
ficar indiferentes a um sítio tão "rico"
(pela qualidade), pelo que me atrevo a "provocar um pouco"
todos aqueles que vierem a ler estas linhas e que, eventualmente,
venham a visitar as "capelas" de que vou falar.
No
Baixo Alentejo, deixo por agora duas moradas quase sagradas
:
-
em Serpa, na rua ao lado da Câmara Municipal, encontra-se
a "Adega do Molha o Bico". Após passar a zona de
taberna onde de se encontram talhas da altura de um homem, encontramos
uma sala composta de mesas corridas, onde se pode provar entre outras
coisas um Arroz de cabidela de galinha caseira. Para acompanhar
um bom vinho alentejano, mesmo um Esporão 96 Tinto.
Os
potes de barro e a mesa corrida com os seus mochos, são os
personagens. NDLR (Traduction)
: Les jarres en terre cuite et la la table toute tailladée
sont les personnages.
-
em Beja, rua dos Açoutados, encontra-se a Pastelaria
"Casa de chá As maltesinhas". Trata-se de um lugar
indiscritível, tantas e tão boas são as maravilhas
ai produzidas, artesanalmente. Estou a falar de doces, naturalmente.
No Algarve, e porque vi o nome de várias casas, permito-me
desde já de citar 3 que não vi :
- em Cacela Velha
- Sitio da Fábrica, existe á beira mar um espaço
onde se podem comer refeições e também um arroz
de lingueirão (simplesmente inigualável). É
o COSTA.
- em Tavira,
junto á pista de ciclismo e do lado oposta ao recinto da
feira, encontra-se o estaminet do Adelino, onde se come o melhor
peixe grelhado do Algarve (é o cliente que tem de procurer
tudo o que precisa : pão, salada, bebidas, etc. O Adelino
só vem trazer peixe à mesa quantas vezes forem precisas).
A conta é normalmente inferior a 2000 ESC por pessoa.
- em Vila Nova de Cacela, encontra-se o Restaurante a Camponesa,
também conhecido pelo Indio. A especialidade é o peixe
grelhado com música, pois o indio está ao assador
e para avisar que um determinado peixe está pronto, assobia
com o nariz. Mas para cada tipo de peixe há um assobio diferente.
Por hoje fico-me por aqui. Mas voltarei, pois também tenho
algumas fotos interessantes. Um português acidentalmente expatriado
na Bélgica.
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Cher Alquimista,
Je suis épaté par la qualité de votre page, de la pertinence des
commentaires y insérés, tant les vôtres que ceux de vos lecteurs.
On ne peut pas rester insensible à un site si riche (de par sa qualité),
donc je me permets de "provoquer un peu" tous ceux qui liront ces
lignes et que, éventuellement, seront en mesure de visiter "les
chapelles" dont je vais parler.
Dans le Baixo Alentejo, je vous laisse pour l'instant deux
adresses presque sacrées :
- à Serpa, dans la rua à côté de la Mairie, se trouve le
"Adega do Molha o Bico". Après avoir passé la zone de bistrot, où
on retrouve des pots de la taille d'un homme, on retrouve une salle
avec des longues tables, où on peut se régaler avec un "Arroz de
cabidela" (riz cuit avec du poulet où on mélange à la fin leur sang,
préalablement conservé) de poulet élevé en plein air.
Pour arroser cela un bon vin alentejano, même un Esporão 96 rouge.
- à Beja, rua dos açoutados, on retrouve la pâtisserie "Casa
de Chá das Maltesinhas". Il s'agit d'un endroit magique et indescriptible,
si nombreuses et si bonnes sont les merveilles y produites, de façon
artisanale. Je parle de gâteaux, bien sûr.
En Algarve, et parce j'ai vu le nom de plusieurs endroits,
je me permets de, d'ores et déjà, citer 3 :
- à Cacela Velha
- Sitio da Fábrica existe un espace en bord de mer où on
peut prendre des repas et aussi un "arroz de lingueirão" (du jamais
vu) .C'est le COSTA.
- à Tavira,
à coté de la piste de cyclisme et en face à l'espace de la foire,
se trouve l'estaminet do Adelino, où on mange le meilleur poisson
grillé de l'Algarve (c'est au cliente de se procurer ce qu'il faut
- couvert, pain, salade, boissons. Adelino viendra à peine, et autant
de fois qu'il faudra, déposer du poisson). L'addition est en général
inférieure à 2000 ESC personne.
- à Vila Nova de Cacela, se trouve le restaurant A Camponesa,
aussi connu par Indio. La spécialité c'est le poisson grillé avec
musique, puisque le indio est à la grille et pour avertir qu'un
poisson est prêt, il siffle avec le nez. Mais pour chaque type de
poisson existe un sifflement différent.
Pour aujourd'hui ça suffit. Je retournerai, puisque j'ai aussi
quelques photos intéressantes. Un portugais, par accident expatrié
en Belgique.
José Ferreira, de Belgique, 21 août 2000, reçu
en portugais et en français.
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Saudade
Je suis heureux de pouvoir consulter votre site qui évoque
pour moi de beaux souvenirs pleins de nostalgie - saudade...-. J'ai
découvert l'Algarve en 1968, à mobylette, après
une traversée mémorable de l'Espagne et de tout le
Portugal. J'avais 18 ans. Sagres
et le Cap Saint-Vincent sont restés des lieux magiques
où j'attendais le coucher du soleil.
Je
suis tombé amoureux d'une jeune femme française à
Faro. Nous avons été
étrangement invités à bord d'un bateau de pêche
où nous avons passé la nuit. C'était encore
une époque où il n'y avait pas trop de touristes si
ce n'est de vieux Anglais. Et l'accueil des Portugais était
désintéressé et chaleureux. Nous ramassions
des coquillages que les restaurateurs acceptaient de nous cuisiner.
Je n'ai jamais retrouvé de telles saveurs. Je dormais bien,
fourbu de mes journées passées à la plage,
dans l'eau, battu par les vagues. Je n'ai plus jamais retrouvé
de telles nuits ventées, un tel bercement et un si agréable
repos.
Et puis la misère et l'injustice qui nous suivaient, même
en Algarve: il y avait des gens très malheureux. Un nouveau
voyage survint en 1973, à moto cette fois, où j'eus
ainsi le plaisir de rencontrer, après un accident, le mécanicien
de Sines, qui sut me soulager par un discours dont je garde encore
le souvenir de grande profondeur. 1974: j'y retourne avec joie.
Quel soulagement de pouvoir parler, de s'épancher pour dire
ce que l'on n'avait su se dire toutes ces années passées
!... La Révolution Prolétarienne ne peut s'affirmer
ici.
Dommage! Et puis le destin frappe encore par la petite porte: en
Histoire je travaille sur les Wisigoths et les conciles catholiques
en Espagne. Et voyez vous ça: l'Algarve qui se distingue.
Elle aurait appartenu aux Byzantins. Mais on en est pas très
sûr. Si vous avez une idée là-dessus et surtout
des éléments pour argumenter, ne vous gênez
pas, parce qu'on a rien, me dit-on. Et les Suèves ? pas grand
chose non plus, mais bon, ils étaient nettement plus au nord.
J'ai ma petite idée sur les navettes des Orientaux en Méditerranée
et sur les côtes atlantiques. Des vieux secrets de marins
sémites qu'on se refile en famille depuis des millénaires.
Même genre de spéculations pour l'Infant qui hérite
des secrets de construction des Templiers qu'il a si noblement recueilli
au sein de l'Ordre du Christ. Cela se fait naturellement et ce n'est
peut-être même pas la peine d'en parler.
Je suis retourné en Algarve en 1985, au mois de mai, avec
ma compagne à présent décédée.
J'espère y revenir avec mes trois filles, hors saison, comme
vous le conseillez fort justement.
Michel Fabre, de France, 31 juillet 2000.
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Evocations
douces
Votre réponse, l'intérêt que vous
portez à ma correspondance, font que je ne peux qu'accepter
la publication de mes lignes. Comme j'acceptais presque tout de
cet indien de Goa, excentrique, qui mangeait du pili pili dans les
rues de Faro pour
me montrer sa force, et que je dus ensuite soigner... Mais cette
parabole n'en est pas une !: vos évocations sont plutôt
douces. Ne les apprécieront peut-être vraiment que
des initiés.
Qu'en a retiré cette jeune américaine
que nous emmenions en 2CV sur la route de Monchique en mai 1984
? Il pleuvait et il faisait presque froid. Rien de grandiose. Tout
résidait dans le détail auquel chacun veut bien donner
une importance. Moi, c'était une pierre de terrasse qu'on
avait sans doute amené à grand peine et placée
là avec des sentiments, de la passion, de l'amour ou de la
haine. L'autre, ma foi, avait fait le voyage de sa vie: en 2CV !
voiture méconnue et mythique de l'autre côté
de l'Atlantique...
Un jour, au fin fond du Maroc, quelqu'un me posa des
questions sur l'Algarve. Il se demandait comment les Portugais supportait
la misère. C'était sous la dictature - le Maroc ne
valait guère mieux... - et je répondis qu'effectivement
beaucoup de gens semblaient souffrir. Il voulut m'expliquer alors
la supériorité de l'Islam par l'apparente quiétude
des Marocains qui, eux, supportaient beaucoup mieux une misère
somme toute tout aussi grande, sinon plus, que celle des Portugais...
C'était un bourgeois qui avait ainsi les moyens de sa philosophie.
Les révoltes qui éclatèrent par la suite en
Afrique du Nord montrent la fragilité de tels raisonnements.
Michel Fabre, de France, 1er août 2000.
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Matière
fournie par les Lecteurs : lire les conditions
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