Une jeune fille qui
nous servait de maîtresse d'école qui se nommait
Alcidia
Comme
tous les parents, les miens souhaitaient également me donner
une éducation scolaire. Il y avait en ville une jeune fille
handicapée physiquement qui donnait des cours aux très jeunes
garçons pour une somme ridicule mais qui lui améliorait bien
son quotidien. Pourquoi donc à cette époque n'y avait-t-il pas
d'école maternelle pour les petits.
Vila Nova de Milfontes, un dimanche, aujourd'hui
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J'ai
toujours admiré jusqu'à aujourd'hui encore ce qu'elle faisait.
Elle réparait les bas des femmes maille par maille ; elle m'a
appris à écrire, lire et compter, avant d'entrer à l'école primaire
qui était obligatoire à partir de l'âge de 7 ans. Encore aujourd'hui
je lui suis très reconnaissant et pour ne pas l'oublier j'ai
appelé ma fille à sa naissance Alcidia comme elle.
Mes
jouets d'enfant étaient des boîtes de sardines avec des roues
faites avec des liens en métal de ballots de paille, les cadeaux
de Noël étaient rares, seulement de temps en temps du sucre
d'orge ou des petits chocolats. Les loisirs consistaient à
jouer au ballon avec les autres amis qui demeuraient dans des
lieux plus éloignés tout autour d'ici (Tourito, Raçio da Feira,
Tourada, São João, Valdoca, Messejana, Rio de Moinhos, et même
nous allions à pied jusqu'à Corte, Ervidel et Beja).
Mes
vacances en dehors d'Aljustrel furent une escapade à Vila
Nova de Milfontes organisée par les mines pour les gens
les plus démunis de la ville dans un couvent de bonnes sœurs.
Mon père faisait des kilomètres en vélo avec un ami pour venir
nous voir. Ce fut la première fois que je vis la mer.
J'aimais
aussi beaucoup aller à la chasse aux moineaux avec un lance-pierre
ou les dérober dans les nids comme cela se faisait à l'époque
et se fait encore aujourd'hui et également placer des filets
pour attraper des petits oiseaux ; tout était bon pour améliorer
le quotidien : escargots, hérissons, lézards, grenouilles, etc.
etc. Ceci est la preuve que même chez les pauvres nous pouvons
nous éduquer les uns les autres.
(Traduction Alquimista)
Ajouté
en français dans le texte par Francisco :
Concernant
le vol des oiseaux dans les nids c'était pour améliorer les
repas quotidiens. Mon frère António lui même a eu un accident
grave en escaladant les eucalyptus, il a fait une chute de 25
mètres de haut et a failli mourir pour quelques piafs à faire
griller. C'était triste mais le besoin l'emportait.
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