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Récit d'une Vie, de l'Alentejo à Reims
Francisco Accão Farias 
 

Francisco nous raconte son enfance et sa jeunesse à Aljustrel puis son émigration forcée en France à Reims en 1972. Récit en plusieurs parties et en portugais (traduit en français également) rempli de déchirement et d'émotion.

 
Cinquième partie : du 18 au 20 octobre 1972
 

Voyage pour un nouveau monde

L'heure de départ est donnée ! Nous prenons l'autocar à Aljustrel et c'est parti, destination FRANCE. Le voyage s'est passé plus ou moins bien, inconfortable, odeurs diverses : sueur, bagaço (marc), chouriço, vin etc. etc. J'avais des douleurs partout, on pouvait à peine bouger dans ce maudit autocar et moi toujours avec l'angoisse de la découverte de l'inconnu.


La repreza où j'allais me baigner

Ça a duré 24 heures le trajet, mais pour moi çe fut une éternité, mon seul désir c'était qu'il tombe en panne avec l'espoir de faire demi-tour mais malheureusement ce n'est pas arrivé et nous sommes arrivés à PARIS dans un état lamentable, comme si on était ivres ou drogués.

Mon père m'attendait avec un de ses camarades dans un parking pour nous emmener jusqu'à Reims en voiture. Ce camarade était un alentejano do Rosario. Il fasait nuit et froid, on n'a rien vu, de toute façon j'étais mort de fatigue, enfin nous arrivons a Reims sains et saufs vu l'état de la voiture, une vrai poubelle rafistolée de tous les cotés, j'aide à décharger les bagages et je découvre presque un nouveau monde.

Tellement fatigué je me suis couché dans le premier lit que j'ai vu, j'ai dormi 18 heures de suite et au réveil quelle fut ma surprise ? L'impression d'avoir déjà vu ! Un appartement au rez-de-chaussée avec une seule chambre pour nous tous, exactement les mêmes conditions de vie qu'à Aljustrel, la même misère quoi !!!

Mon père voulut me rassurer en me disant "c'est petit" mais on est réunis. Si seulement il pouvait deviner ma détresse et mon malheur ? Il ne faut jamais désespérer, le meilleur et le pire est à venir.

 

EPILOGUE :

Quelques souvenirs désordonnés de ma jeunesse à Aljustrel au PORTUGAL.

Voici quelques souvenirs de ma jeunesse dans le désordre de ma mémoire, fixés à tout jamais.

L'eau était précieuse car inexistante au robinet. Ma mère nous lavait dans une bassine un par un et avec la même eau et la dite flotte servait encore pour les fleurs ou autre chose, il n'y avait pas d'eau chaude et en hiver c'était terrible.

Je courais des risques inconscients avec mes camarades d'école, on allumait un pneu de vélo pour servir de torche et on allait découvrir as canhas (grottes), on parcourait des centaines de mètres sous terre en ignorant les risques d'éboulement possibles à tout moment, il y même une fois on a découvert 3 sacs de 25 kilos remplis de pièces de monnaie anciennes en zinc. Méconnaissant la valeur de cette découverte on s'est empressé d'aller les vendre à un unique antiquaire dans la ville 10 escudos par sac, cet argent nous a servi à louer un vélo chacun pour 2 heures. Il y a encore d'autres choses sous terre à découvrir je suis certain.

Durant la période scolaire je suivais des cours de nuit pour apprendre l'agriculture avec uma professora chamada Aldezindia. De temps en temps quand ma mère allait laver le linge au lac (repreza), on en profitait pour apprendre à nager.

Fogão :

Il s'agit d'une espèce de gazinière appelée fogão à pétrole qui était avec le charbon la seul manière de cuire les aliments et celui-ci a permis à ma mère de me faire à manger pendant toute ma jeunesse (il est toujours à mon domicile pour le souvenir).

É uma espécie de cozinheira chamado fogão a petróleo que era com o carvão a única maneira de cozer os alimentos e este permitiu à minha mãe de me fazer a comer durante a juventude (ele esta ainda em minha casa para lembrança).

Il y avait aussi les premiers du mois de mai, on allait manger avec les copains des têtes de mouton grillées dans les champs. Ma mère faisait à manger sur un truc à pétrole que j'ai récupéré et que j'ai conservé (fogão) en France ainsi que la lampe que mon père utilisait dans les mines (gasometro).

Comme dit précédemment je faisais pipi au lit quand je travaillais à Beja ou à Faro. Beaucoup de nuits je dormais par terre pour avoir le lit sec car je dormais chez les patrons il y même une fois il est venu me réveiller et là il a découvert mon problème et m'a renvoyé.

Autour d'Aljustrel il y avait 6 ou 7 moulins à vent, çà nous servait pour faire de l'escalade. Il y avait un divan chez ma grand-mère qui nous servait à regarder les films d'un cinéma qui se trouvait en bas du raçio da feira. Ma mère habite encore aujourd'hui cette maison, la maison de mes ancêtres, qui se trouve au numéro 16a rua Santa Barbara en face d'un café d'un de mes cousins appelé Arélio.

Si vous repassez par Aljustrel, allez rendre une visite à ma mère de ma part, vous serez bien accueilli, elle est âgée et a un cœur immense, elle m'adore je suis son fils chéri dû à mes souffrances et à mon désarroi. Je pense qu'eux aussi ont souffert pour nous élever, je leur ai pardonné toutes leurs erreurs, j'adore ma mère et mon père même s'il est décédé ...

gasómetro Gasómetro :

Il s'agit d'une lampe de mineur appelée gasómetro qui était alimentée avec des pierres de soufre et de l'eau, l'ensemble mélangé produisait un gaz qui permettait d'éclairer au fond de la mine et à la maison, quand il n'y avait pas d'argent pour acheter le pétrole, pour alimenter nos lampes dans chaque pièce. Mais ces lampes étaient terribles, le matin au réveil, nous avions les narines toutes noires, dû à la respiration de la fumée qui se dégageait. Il y avait une autre manière qui était la suivante : une rondelle de pain imbibée d'huile d'olive avec une mèche en laine le tout posé sur une assiette et ça nous éclairait toute la nuit, et c'était plus confortable pour nos narines. Ces trois moyens ont permis d'éclairer mes nuits toute ma jeunesse (le gasómetro est toujours à mon domicile pour le souvenir, cet appareil a environ 60 ans).

É uma lâmpada de mineiro chamado gasómetro que era alimentado com pedras de enxofre e agua a mistura produzia um gás que permitia de esclarecer o fundo da mina e a casa, quando não havia dinheiro para comprar o petróleo para os candeeiros de cada peça. Mas estas lâmpadas a petróleo eram terríveis de manhã ao acordar, tínhamos o interior do nariz todo preto dado à respiração do fumo que saia. Se não havia outra maneira que era a seguinte : uma redondela de pão embebeda com azeite com um cordão em lã o tudo pousado num prato o tudo nos dava luz toda a noite e era mais confortável para o nosso nariz. Estes três modelos permitiram de dar luz as noites da minha juventude (o gasómetro esta ainda em minha casa para lembrança, este aparelho tem mais ou menos 60 anos).

 
(textes reçus en français - et portugais pour fogão et gasómetro)
Page © Alquimista.net, 10 juillet 2002.
Photos : © Francisco ACCAO FARIAS, optimisées Alquimista.
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