Voyage pour un nouveau
monde
L'heure
de départ est donnée ! Nous prenons l'autocar à Aljustrel et
c'est parti, destination FRANCE. Le voyage s'est passé plus
ou moins bien, inconfortable, odeurs diverses : sueur, bagaço
(marc), chouriço, vin etc. etc. J'avais des douleurs
partout, on pouvait à peine bouger dans ce maudit autocar et
moi toujours avec l'angoisse de la découverte de l'inconnu.
La repreza où j'allais me baigner
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Ça
a duré 24 heures le trajet, mais pour moi çe fut une éternité,
mon seul désir c'était qu'il tombe en panne avec l'espoir de
faire demi-tour mais malheureusement ce n'est pas arrivé et
nous sommes arrivés à PARIS dans un état lamentable, comme si
on était ivres ou drogués.
Mon
père m'attendait avec un de ses camarades dans un parking pour
nous emmener jusqu'à Reims en voiture. Ce camarade était un
alentejano do Rosario. Il fasait nuit et froid, on n'a
rien vu, de toute façon j'étais mort de fatigue, enfin nous
arrivons a Reims sains et saufs vu l'état de la voiture, une
vrai poubelle rafistolée de tous les cotés, j'aide à décharger
les bagages et je découvre presque un nouveau monde.
Tellement
fatigué je me suis couché dans le premier lit que j'ai vu, j'ai
dormi 18 heures de suite et au réveil quelle fut ma surprise
? L'impression d'avoir déjà vu ! Un appartement au rez-de-chaussée
avec une seule chambre pour nous tous, exactement les mêmes
conditions de vie qu'à Aljustrel, la même misère quoi !!!
Mon
père voulut me rassurer en me disant "c'est petit"
mais on est réunis. Si seulement il pouvait deviner ma détresse
et mon malheur ? Il ne faut jamais désespérer, le meilleur
et le pire est à venir.
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EPILOGUE
:
Quelques souvenirs
désordonnés de ma jeunesse à Aljustrel au PORTUGAL.
Voici
quelques souvenirs de ma jeunesse dans le désordre de ma mémoire,
fixés à tout jamais.
L'eau
était précieuse car inexistante au robinet. Ma mère nous lavait
dans une bassine un par un et avec la même eau et la dite flotte
servait encore pour les fleurs ou autre chose, il n'y avait
pas d'eau chaude et en hiver c'était terrible.
Je
courais des risques inconscients avec mes camarades d'école,
on allumait un pneu de vélo pour servir de torche et on allait
découvrir as canhas (grottes), on parcourait des centaines
de mètres sous terre en ignorant les risques d'éboulement possibles
à tout moment, il y même une fois on a découvert 3 sacs de 25
kilos remplis de pièces de monnaie anciennes en zinc. Méconnaissant
la valeur de cette découverte on s'est empressé d'aller les
vendre à un unique antiquaire dans la ville 10 escudos par sac,
cet argent nous a servi à louer un vélo chacun pour 2 heures.
Il y a encore d'autres choses sous terre à découvrir je suis
certain.
Durant
la période scolaire je suivais des cours de nuit pour apprendre
l'agriculture avec uma professora chamada Aldezindia.
De temps en temps quand ma mère allait laver le linge au lac
(repreza), on en profitait pour apprendre à nager.
Fogão
:
Il
s'agit d'une espèce de gazinière appelée fogão
à pétrole qui était avec le charbon la seul manière
de cuire les aliments et celui-ci a permis à ma mère
de me faire à manger pendant toute ma jeunesse (il est
toujours à mon domicile pour le souvenir).
É uma
espécie de cozinheira chamado fogão a petróleo que era
com o carvão a única maneira de cozer os alimentos e
este permitiu à minha mãe de me fazer a comer durante
a juventude (ele esta ainda em minha casa para lembrança).
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Il
y avait aussi les premiers du mois de mai, on allait manger
avec les copains des têtes de mouton grillées dans les champs.
Ma mère faisait à manger sur un truc à pétrole que j'ai récupéré
et que j'ai conservé (fogão) en France ainsi que
la lampe que mon père utilisait dans les mines (gasometro).
Comme
dit précédemment je faisais pipi au lit quand je travaillais
à Beja ou à Faro. Beaucoup de nuits je dormais par terre pour
avoir le lit sec car je dormais chez les patrons il y même une
fois il est venu me réveiller et là il a découvert mon problème
et m'a renvoyé.
Autour
d'Aljustrel il y avait 6 ou 7 moulins à vent, çà nous servait
pour faire de l'escalade. Il y avait un divan chez ma grand-mère
qui nous servait à regarder les films d'un cinéma qui se trouvait
en bas du raçio da feira. Ma mère habite encore aujourd'hui
cette maison, la maison de mes ancêtres, qui se trouve au numéro
16a rua Santa Barbara en face d'un café d'un de mes cousins
appelé Arélio.
Si
vous repassez par Aljustrel, allez rendre une visite à ma mère
de ma part, vous serez bien accueilli, elle est âgée et a un
cœur immense, elle m'adore je suis son fils chéri dû à mes souffrances
et à mon désarroi. Je pense qu'eux aussi ont souffert pour nous
élever, je leur ai pardonné toutes leurs erreurs, j'adore ma
mère et mon père même s'il est décédé ...
Gasómetro
:
Il s'agit d'une lampe de mineur appelée gasómetro
qui était alimentée avec des pierres de soufre et de
l'eau, l'ensemble mélangé produisait un gaz qui permettait
d'éclairer au fond de la mine et à la maison, quand
il n'y avait pas d'argent pour acheter le pétrole, pour
alimenter nos lampes dans chaque pièce. Mais ces lampes
étaient terribles, le matin au réveil, nous avions les
narines toutes noires, dû à la respiration de la fumée
qui se dégageait. Il y avait une autre manière qui était
la suivante : une rondelle de pain imbibée d'huile d'olive
avec une mèche en laine le tout posé sur une assiette
et ça nous éclairait toute la nuit, et c'était plus
confortable pour nos narines. Ces trois moyens ont permis
d'éclairer mes nuits toute ma jeunesse (le gasómetro
est toujours à mon domicile pour le souvenir, cet appareil
a environ 60 ans).
É
uma lâmpada de mineiro chamado gasómetro que era alimentado
com pedras de enxofre e agua a mistura produzia um gás
que permitia de esclarecer o fundo da mina e a casa,
quando não havia dinheiro para comprar o petróleo para
os candeeiros de cada peça. Mas estas lâmpadas a petróleo
eram terríveis de manhã ao acordar, tínhamos o interior
do nariz todo preto dado à respiração do fumo que saia.
Se não havia outra maneira que era a seguinte : uma
redondela de pão embebeda com azeite com um cordão em
lã o tudo pousado num prato o tudo nos dava luz toda
a noite e era mais confortável para o nosso nariz. Estes
três modelos permitiram de dar luz as noites da minha
juventude (o gasómetro esta ainda em minha casa para
lembrança, este aparelho tem mais ou menos 60 anos).
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