Réduire Lisboa à Belém, c'est pour
cette fois mon choix. Je suis encore traumatisé par l'aventure
qui m'est arrivée le dimanche 30 juin, jour électrique où
le Brésil disputait la finale du Mundial. Et moi,
le foot…
Cycas en forme jouant la concurrence au monastère
des hiéronymites
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Pour me distinguer, j'avais encore choisi d'aller
faire un safari photo à Alfama. Il faisait frisquet
deux fois hélas. Une fois parce ça fait désordre. Une autre
fois parce qu'étant frigorifié dans ma tenue de brousse
(l'imbécile), je me suis réfugié n'importe où pour déguster
cinq minables sardines horriblement chères et surtout que
j'ai posé ma sacoche photo sur une chaise entre moi et mon
neveu qui n'entend rien non plus au foot.
Un jeune homme agile comme un chat et agissant à
l'arraché, en a fait son casse-croûte (2500 € au bas mot).
Mon Nikon 1 et son téléobjectif ont dû être revendus dans
la semaine au marché aux voleurs pour 100 €, de quoi payer
une dosette de je ne sais quoi. Bref. La page est tournée.
Nikon 2 est très précautionneux désormais, d'autant que
le zoom 28-70 ouvrant à F2,8 passe encore moins inaperçu.
J'ai donc évité les fortes concentrations urbaines
pour me cantonner à mon cher quartier de Belém. Mais
je n'ai évidemment pas pu reconstituer les scènes que j'avais
prises en juin et qui ont été emportées -non développées-par
mon lascar qui a dû régaler une poubelle de mes six rouleaux.
Envolées mes images des pilotes du Tejo accostant
les cargos, mes plans immenses sur la perspective du Monumento
das Descobertas avec un seul personnage : une jeune
fille faisant son jogging, un cyclotouriste en lévitation
à vitesse zéro, un chien, un couple d'amoureux vraiment
plus tout jeune. Et bien sûr La Torre de Belém où
j'étais monté pour la première fois, Alfama, le Castelo
São Jorge, la Sé… Des heures et des heures
de patience, à l'affût de la chose de l'instant à immortaliser.
Tout est à refaire l'été prochain. Ou même pas du tout,
car on ne refait pas l'instant.
NDLR : interview
du chanteur Vitorino, originaire de l'Alentejo
J'ai hanté le Centre culturel et sa librairie, j'ai
cueilli quelques vues sans passion, sauf ces arcades dont
je suis amoureux depuis toujours. Dommage, Lisboa
que tu m'aies joué un sale tour, mais je t'aime. Je reviendrai
un jour à toi. Laissons 2002 passer. Elle a vu tant de malheurs,
dont les défaites des équipes de France et d'Allemagne pourtant
réputées invincibles.
Saudade
Il paraît que ma "copine" tiendrait le haut de l'affiche
en matière de fado. Je l'avais découverte en 92,
tout en bas d'Alfama. La voici dix ans plus jeune.
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