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Jean-Claude Petit
Je vis à Alcácer (3) :
Azul alentejano

Voir aussi ses
Visions d'automne (2002)
en 8 parties

dont 3 pages consacrées à Alcácer do Sal

 
 
 

De l'insolence du bleu alentejan

Je peux commencer par ce titre pompeux qui sent sa thèse de doctorat. Mais pardonnez-moi, en matière de bleu, je deviens un peu docteur.

On me dira donc tout ce qu'on voudra sur les côtes azuréennes, je n'ai jamais trouvé en Provence de ciel aussi insupportablement bleu, sauf peut-être les jours de mistral où il ne fait pas bon mettre un parasol dehors. Seul le jambon supporte.

Ici, à Alcácer do Sal, en ce mercredi 8 octobre 2003, il fait bleu Alentejo, la nuance même qui m'a fait basculer dans une nouvelle vie. Un vrai cauchemar de peintre où le bleu céruléen et l'outremer se mélangent selon un nombre d'or dont je ne connais pas la formule, mais apprécie les vertus.

Imaginez : j'ai fait une lessive, j'ai étendu mon linge et je suis allé fouiner au mercado. Les sardines avaient la queue en l'air et elles étaient ni maigres, ni grasses, dans le juste milieu. Va pour les sardines. J'en ai écopé pour 1 € et des bricoles. A mon retour, le linge était sec et sentait bon le propre. J'ai pris le soin de le récolter avant d'allumer mon barbecue. Et là, je suis presque tombé en syncope devant ce bleu du ciel et ce blanc des cheminées, des murs, de ma terrasse même dont la peinture pourtant, n'étaient pas encore de première fraîcheur.

Pendant que la braise s'embrase, j'ai un peu de temps et l'envie me prend de vous parler de bleu. Une envie irrépressible de communiquer cette intense jubilation faite de rien du tout : un toit de tuiles romaines, des antennes de télévision plutôt disgracieuses si le bleu ne s'en était pas mêlé. Le baromètre accuse 1024 hectopascals. Mais qu'a-t-on fait au Bon Dieu pour mériter tout ça ? Température ? On s'en fout. Le point de repère est que cette nuit, j'ai dormi en t-shirt et que ce midi, j'ai enfilé celui qui pue la fumée et qui a des trous partout, le temps de griller mes bestioles. Chaussettes ? Connais pas depuis mai. Je porte aux pieds des espadrilles basques naguère bleu marine. Une amie qui s'y connaît en podologie m'a même révélé qu'au vu de mes pieds, je suis en parfaite santé. Tout ça à cause du bleu. Depuis cette révélation, je n'arrête pas de montrer mes orteils à toutes les passantes.

Comme elles sont loin mes rentrées de classe au fatidique 1er octobre des années cinquante. Les orages d'août étaient à peine passés que déjà, on renouvelait la garde-robe de la rentrée. Galoches, pull, sous pull, en vue de la goutte au nez et de ce ciel si bas que chantait Brel. De la flotte partout, de la gadoue, du vent. Rien n'a d'ailleurs guère changé en dépit du réchauffement climatique. Aujourd'hui, il fait 12°C là-haut. A l'époque, on chantait ce fado septentrional sur des vers (un peu lourdauds) d'Emile Verhaeren, un nom qui me donne le frisson. Qu'il me pardonne ma trahison. Je me félicite donc d'avoir émigré.

Le 5 octobre dernier, je ne savais pas de quoi serait fait mon dimanche. Il y avait feria et corrida. Comme je préfère (de loin) la corrida de muerte que chante Garcia Lorca à la faena "a brazos" des Portugais et que la feria en question était (como de costume) la fête aux décibels, j'ai opté pour un tour en bateau avec mon ami Pedro Cotovio sur le fleuve Sado. Il est vrai qu'en prélude, nous nous étions grisés de racers hydro planants qui nous avaient régalés d'écume, de sillages, de virages à la corde. Nous avons rompu le combat en allant photographier des hérons cendrés étrangers à la fête.

Pedro, j'en reparlerai. Cet enthousiaste du tourisme pas comme les autres, à l'enseigne de Hemisférios (Viagens, Aventura) ne se contente pas seulement de balader les épicuriens sur le Sado. Pilote émérite de montgolfières, il les emmène aussi en ballon. Et dans ce bleu qui sévit, je vous laisse imaginer à quel point la santé de vos pieds peut s'en ressentir.

Mes sardines finissent de dorer sous le bleu encore. Excusez mon insistance, mais ce bleu est décidément insupportable. J'avais prévu des courses à Setùbal, mais je suis obligé de les remettre à demain. Amanhã, talvez… Et encore… Ici, on n'est jamais sûr de rien, ce qui nous différencie et nous fait croquer la vie à belles dents.

Alcácer do Sal, octobre 2003.

 
Page © Alquimista.net, 16 décembre 2003.
Texte et Photos © Jean-Claude Petit,
optimisées Alquimista.
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