Menu des Carnets >
La Photo

La Photo d'un Instant

d'un Instant
Loading


· Le Grand Carnet
· Le Petit Carnet


Voyage, voyage,
d'un instant à l'autre

D'une chronique à une autre
Ciganos
Chronique revisistée
· Parutions récentes
· Archives



· Courrier récent
· Archives Courrier
· Suivre mes traces
· Page en cours
· Autres pages




Carte Sud du Portugal

Sud du Portugal
· Portugal
· Sud du Portugal
· Algarve
· Andalousie ouest
· Sagres
· Carrapateira
· Costa Vicentina
· De Faro à Tavira
Accès direct aux
dernières parutions :

 
 
 
 
Les Pages des Lecteurs :
Vous suivez mes traces, vous tracez les vôtres :
une rubrique qui vous donne la parole, dans l'esprit du site
 

Visions d'Automne
Jean-Claude Petit

 

Bacalhau story, la saga continue…

J'aimerais bien savoir comment on dit "le monde est petit" en portugais, autrement qu'en traduction littérale. Les Espagnols disent el mundo es un pañuelo, un mouchoir.

J'étais attablé à la terrasse de A Descoberta en compagnie de Michael Noelke, maître de céans. Tout en regardant s'étirer paresseusement le Sado, nous avons refait le monde et surtout la France. Pourquoi ai-je raconté qu'un ami aveyronnais m'avait rapporté qu'un certain Paul Ramadier, ancien Président du Conseil de la IVe République, avait non seulement "inventé" la vignette automobile récemment abolie, mais avait aussi inventé un système de dessalage du bacalhau

Il faut savoir qu'autrefois, la morue salée débarquée de Bordeaux, s'acheminait par petits bateaux en France profonde et remontait les rivières à la traîne, au fil de l'eau douce, si bien qu'arrivée par le Lot à proximité de Decazeville (dont Paul Ramadier était natif), elle était à point. L'homme avait été nourri à cette culture. Devenu président, il réserva à l'Hôtel Matignon un WC affecté à l'usage exclusif du dessalage des quartiers de morue, placés dans le réservoir perché de la chasse d'eau. Quelqu'un était chargé de tirer le cordon à intervalles réguliers.

Je racontais cette anecdote à Michael qui me parut d'abord se désintéresser de mon "histoire de chiotte". Je fus gêné quand je le vis se saisir de son téléphone portable. Il n'était plus avec moi, mais ailleurs. Avais-je gaffé ?

Après les "comment vas-tu" et autres "viens nous voir", il demanda à son interlocuteur si la morue dessalée d'une façon très originale lui évoquait quelque chose. Et là, j'ai vu les yeux de Michael briller, son sourire s'éclairer d'une lueur de satisfaction malicieuse. Je n'entendais pas les réponses, mais je devinai que nous vivions un moment extraordinaire.

Savez-vous qui il avait en ligne ?

Son vieux copain Ramadier, petit-fils du Président, Paul comme son grand-père, fonctionnaire international à Bruxelles!

J'appris aussi que la personne qui tirait la chasse d'eau toute les heures, n'était autre que sa grand-mère, Madame la Présidente du Conseil.

Notre repas ne fut pas triste. L'après-midi non plus en ce 2 novembre 2002, jour où je prenais un an de plus au compteur.

Carrasqueira, port lumière sur pilotis

J'ai bien essayé des incursions dans l'estuaire par les chemins de sable. Peine perdue. Il eût fallu un 4 x 4 haut sur pattes. Je me suis contenté grandement du bitume qui me mena à Carrasqueira, "vrai" port de pêcheurs, un peu au sud de Tróia, la localité connectée à Setúbal par un bac fort connu et apprécié. Une sorte de Royan-Le Verdon sur une Gironde qui serait le Sado. Même couleur des eaux.

Vrai est le mot. Il n'y a que des pêcheurs d'étrilles, de crevettes et de tous les poissons dont on se régale. Vrai encore parce que cette "civilisation mécanique" (dont parlait de Gaulle avec un peu de mépris dans le gras de la voix) n'y est entrée que par les moteurs hors-bord. Vrai enfin parce que les barques de couleurs intenses et insensées (un régal de peintre) y sont amarrées à un réseau de pontons de fortune, branlant sur leurs pilotis. Une infrastructure portuaire de bric et de broc, réduite à l'essentiel. Un décor de cabanes, de perches, de mâtures à couper le souffle, d'autant que le ciel commençait à rougeoyer, que la Serra Arrábida qui en constitue le fond s'éteignait et que les rayons du soleil déclinant frappaient de plein fouet les jaunes, les verts et les rouges des embarcations. J'avais ainsi des coups de projecteur de théâtre sur des acteurs chevronnés aux noms jolis comme des cœurs, tel ce bateau Joselia Dolores.


NDLR : O porto de pesca da Carrasqueira, um conjunto surpreendente de passadiços suportados por estacas de madeira que se internam ziguezaguendo água adentro agarrando-se aos lodos do estuário constitui um outro elemento patrimonial de grande interesse não só pelo inédito da solução, a lembrar, alias, recuados períodos da historia, como também pelo solução espontaneamente conseguida no respeitante à sua integração paisagística. Pedro Castro Henriques.

J'eus curieusement une vision quasi vénitienne de l'endroit. Mais si j'avais eu un voyage de noces à refaire, c'est là que je l'aurais fait, à cette heure et à cette saison précises. Nous aurions été seuls au monde et gâtés par une nature touchée par la Grâce, certes sans vaporetti, sans balises ressemblant à des glaces italiennes, sans canaux ni palais, mais tout de même avec deux gondoliers au travail.

Sur le ponton, une femme travaillait aussi en silence. Elle débarquait dans sa brouette de pleins sacs d'étrilles que son mari encore à bord venait de pêcher. C'est là qu'il fallait faire cet effort de voyageur qui consiste à saluer dans la langue du pays et à demander la permission de photographier. Il suffisait de mots si simples :
     - Posso ?
     - Pode, sim.
     - Obrigado, senhora.

J'y étais le seul étranger du lieu. Ce sont ces petites choses qui vous ouvrent des voies (et voix) nouvelles, vous distinguent du touriste qui ne fait que passer, et vous offrent d'autres richesses, ne serait-ce qu'un joli sourire volé au temps de travail d'une inconnue bien faite de sa personne.

La nuit m'est tombée dessus aussi vite qu'en Afrique, précédée à quelques minutes seulement d'un signe avertisseur : les retours du "boulot" de milliers d'oiseaux, de canards notamment qui formaient de fines nuées, des volutes noires oscillant au ras des flots. Curieux spectacle au tomber du rideau, comme un bis. Curieux oiseaux aux mœurs pendulaires que nous imitons aux mêmes heures. Mais là, ni embouteillages ni collisions.

Je suis rentré ivre de plaisirs visuels. J'avais un kaleidoscope en tête. Carrasqueira, la Venise du Sado, mais la Venise confidentielle, réservée aux contemplatifs solitaires.

NDLR : O estuário do Sado esconde-se ao nosso olhar e para o ver há que frequenta-lo, experimentar os calores húmidos que noutras épocas lhe granjearam a fama de malefício, há que enterrar-se nas vasa, provando-lhes os vários cheiros que o suceder das marés lhes empresta, há que abandonar os caminhos habituais e percorrer-lhe os bordos o lençol das águas, perder-se nas valas e esteiros que o fazem penetrar nas terras. Pedro Castro Henriques.
(aller à la première ou troisième partie)
 
Page © Alquimista.net, le 15 décembre 2002
Texte et Photos © Jean-Claude Petit, optimisées Alquimista
Matière fournie par les Lecteurs : lire les conditions d'utilisation du site
 
 

Un Instant
à Bahia




Carnet de Route
à Bahia, Brasil

 

Incendies
et canicule
au Portugal




Eté 2005
Eté 2004
Eté 2003
Tout feu,
tout flamme

Carte des risques
Risques actuels

 

Recherche thématique
dans le site




Recherchez les pages du site selon les thèmes qui vous intéressent.

 

En Alentejo



Tout devient quiétude
Haut-lieu
L'âge d'or
Bleu et blanc
Saudade réinventée
Tout reste quiétude

 

Chronique
Jardin & Cuisine




Tout au long d'une l'année, la vie d'un jardin annoncé et son prolongement en cuisine à Porto Covo, par Jean-Paul Brigand et Ann Kenny.

 

Vous préparez
un séjour ?




Voir ma sélection :
Guides de voyage
Sites Web
Ce qu'il faut visiter en priorité

 

Découvrez la belle
et sauvage
Costa Vicentina
De Sagres
à Odeceixe




Cap Saint-Vincent
Carrapateira
Vers le Nord
Pêche surprise

 

Vie rurale



• Mon pasteur préféré
• Ecrin secret
• Tecelagem, Tissage
• Bulle de bonheur
• Mel, miel
• Chemin des vaches
• Vers l'arrière-pays

 

Quelques souvenirs
de bouche




Restaurante Capelo
O Tamboril
Mouchão
Bernard(o)
Dois Irmãos
Pasteis de nata

 

A Serra



Mû, Caldeirão
Haut-Lieu
Nossa Senhora
Medronho
Orage finissant
Berger
Inútil paisagem
Lieu irréductible

 
 

 

 

Conception & Réalisation
© Alquimista.net
1998 - 2006
Tous droits réservés
Mentions légales