Organisation
d'une chasse aux ovos de Páscoa pour les enfants
de Porto Covo (et les amis). Les portugais s'échangent
des dragées de couleur pour Pâques mais, comme tout le monde,
sont gourmands de chocolat. Hier nous avons bien balayé
les allées du jardin qui sont sablées de neuf. Tout est
propre. Les cloches et le lapin anglais cachent dragées
portugaises, œufs, pain d'épice etc. Les paniers sont décorés
de rubans de couleur.
A dix
heures Ann coupe le ruban vert et ouvre le jardin aux chasseurs.
Ils ont une heure pour chercher. Ann est absolument sévère
dans la façon de cacher les œufs. Il en faut des verts sur
fond vert, des ocres sur la terre, les dragées blanches
sur les bordures blanches (très difficile à voir) de façon
qu'on ne les voie pas. Il faut que la chasse soit difficile
et ne surtout pas aider les chasseurs. Sinon tout est terminé
en 10 minutes. Il faut changer de méthode tout le temps
(un rouge dans un fraisier, mais pas dans l'autre). Nous
sommes 4 pour cacher les oeufs et nous y passons une heure.
Il faut garder des réserves dans les poches, quand les chasseurs
croient avoir tout trouvé et quittent un endroit, vous en
remettez un ou deux. Alors personne ne comprend qu'il en
reste encore.
Nous
donnons les règles aux enfants : On ne peut chercher qu'avec
les yeux, il ne faut rien bouger. Alvaro a rempli
un grand panier. Alice, la voisine (90 ans) participe, elle
dit qu'elle n'a jamais vu un spectacle pareil. Les petits
n'ont pas le temps d'attendre, ils consomment tout de suite.
Le chat Charles le Téméraire a trouvé un oeuf, amusant ça
roule et ça se mange. Pour les dames j'ai des petits œufs
russes en bois peint, à mettre au cou. Il faut les glisser
discrètement dans leur panier.
Emotion
Ilaeka
- amie qui aime les langoustines au pastis et qui habite
maintenant dans le Tennessee - vient d'être opérée d'un
cancer de la peau à progression rapide apparu sur son nez
voici un mois. L'opération a été faite à temps. Elle nous
envoie un message de prudence : ne jamais aller au soleil
sans chapeau, protéger son cou et ses mains comme les alentejanas
avec leur chapeau tenu par un foulard et leur manches longues.
Les cocktail-hours
sont bien gais avec les produits du jardin
Potager
:
Abondante
récolte de fèves, les cocktail-hours sont bien gais avec
les produits du jardin à la croque au sel : radis, carottes,
fèves, fleurs de capucine, et tranches de presunto de
Barrancos.
Les soirées
sont longues avec l'heure d'été, on s'attarde sur la terrasse
avec la lumière rouge du soir. Yesim et son mari viennent
nous voir de Montréal. Ils vont habiter à Lisbonne. Elle
mange les navets crus avec du sel, comme des radis.
Toujours
de nombreux semis. Repiquage vigoureux des potirons. Bon
départ des concombres (vert long de Chine).
Batavia
João
aime bien nos laitues (Reine de Mai) il dit qu'on en trouve
que dans le nord du pays où on les appelle alface francês
(NDLR : les laitues utilisées couramment au Portugal
sont du type batavia). Le thym frais (tomilho) donne
aux bouquets de Sines des parfums de Provence, ici
on en produit mais on n'en consomme pas.
Jardin
de fleurs :
Fèves - favas
Il faut
réfléchir en couleur et dans le temps. Pour la zone potagère,
pas de problème, tout est blanc. Le blanc est l'ami du soleil.
Les fleurs blanches exigent un fond vert, c'est Brigitte
de Carrière (à Larra près de Toulouse) qui nous l'a appris.
Verger
:
Fleurs
aux pêchers, poiriers, feuilles aux pruniers etc.
Le
paysage :
Pas le
temps de sortir car nous préparons Pâques, grand évènement
pour le jardin.
Le thym frais
(tomilho) donne aux bouquets de Sines des parfums
de Provence
Fin
avril
Les murs
sont le point commun des jardins du littoral atlantique
de l'Irlande au Maroc à cause des vents. Celui du nord-ouest
est froid ("d'Espagne ne viennent ni bons vents ni bons
mariages"). Le potager est ici encaissé (d'ou problème d'évacuation
d'eau), protégé des vents.
Nous
préparons la mise en culture d'une bande exposée sud, protégée
du vent par un mur pour les plantes hautes. 8 carrés de
maïs, cardons, physalis, mufliers annuels etc avec un module
différent du potager (le maïs se plante par 3 ou 4 rangs
pour la pollinisation).
Plus
bas, pour protéger l'allée Gertrude Jeckyll, nous plantons
des topinambours qui seront maintenus à 1.50 m pour couper
le vent (destin contraire pour une plante qui a la réputation
d'en produire).
Les portugais
ont fait des murs du jardin un traitement intéressant et
original quasi végétal avec des formes baroques et les azulejos.
Queluz est une illustration d'un décors plantes +
azulejos. L'autre originalité du jardin portugais
traditionnel est la place donnée aux plantes odorantes.
Tradition respectée par nous.
Les graines
de maïs s'achètent en Amérique du Nord. Nous en avons sélectionné
4 dont "Peaches and cream" le préféré de Grany (la grand
mère d'Ann).
(très
bon) Plaisir :
Pommes
de terres nouvelles rissolées à l'huile d'olive dans la
frigideira (mot qui ne veut pas dire "réfrigérateur"
mais poêle à frire) avec une bonne salade de cresson (agrião)
bien apprécié ici (choisir un excellent vinaigre sec : Quinta
Patudos par exemple). C'est très bon.
Jardin
de fleurs :
Ann sème
de nombreuses variétés de fleurs, avec une priorité pour
les mellifères et les odorantes (Réséda)
Amis
:
Avec
les ponts, jours fériés etc, arrivent les amis de France,
Gilles et Maryse qui ont eu la bonne idée de passer chez
les grainetiers de Paris, mon frère qui est un vrai botaniste
à semé des grimpantes, Nicolas son fils a desserré les navets.
Tous les visiteurs font le tour du jardin qui remporte un
succès mérité.
Le
paysage :
Les urbains
du nord regardent les jardins en ce moment. René Peuchère
écrit "Les azalées du Japon fleurissent à Pâques durant
3 semaines à l'époque où on regarde le plus les jardins
en ville - le premier printemps est important - en été on
voyage".
Ici tout
le pays est un champ de fleurs. On a envie de faire des
photos sans arrêt. Mais bien des paysages ne rendent rien.
Il faut le voir sur place.